En premier lieu, ne pas se tromper sur mes intentions : je propose une explication, ça ne veut pas dire que je cautionne.
Ensuite, on peut poser plusieurs questions :
-un bloc, ça nécessite des frais incompressibles d'investissements ; pour réduire ces frais, il faut que le bloc tourne ;
-ne surtout pas penser que le patient est un être raisonnable ; si on lui donne le choix, il veut tout et tout de suite, l'opération par le meilleur chirurgien du monde dans le meilleur établissement, établissement bien entendu situé à côté de chez lui, et bien entendu opération programmée en fonction de ses problèmes ("ça m'arrangerait avant mai parce qu'après j'aimerais bien prendre le soleil et ça va poser problème avec la cicatrice") ;
-les blocs qui tournent jour et nuit, ça existe, c'est réalisable ; le problème, c'est les moyens et la transition ; mais c'est une lourde charge pour le personnel et pour le patient ;
-question plus grave et plus importante, faut-il réduire les coûts de santé ? l'argent que l'on dépense pour prendre soin de notre santé, est-ce de l'argent perdu ?
-si on décide de réduire les coûts, est-ce à résultat constant, ou sommes-nous (au sens de "la population, le français, l'électeur") prêts à accepter une baisse de la sécurité, ou des délais et des listes d'attente ?
Je vous propose un exemple : on sait qu'une bonne part des dépenses de santé concerne les premières semaines de vie et les derniers mois de vie. Un moyen simple de réduire les dépenses de santé serait de ne pas réanimer les nouveaux-nés nés avant 28 semaines d'aménorrhée (non seulement ça coûte cher, mais en plus s'occuper des enfants handicapés coûte très cher). Un système similaire pourrait être mis en place pour la fin de vie (âge limite pour l'admission en réanimation, pour débuter une dialyse...).
Mais est-ce que la population sera d'accord ?
Or qu'est-ce qui est en train de se passer ? Nos technocrates de gouvernants ont décidé qu'il y avait des choix à faire. Ces choix, en tant que patient/électeur/citoyen (rayer les mentions inutiles) j'aimerais bien qu'on me les propose. Et pendant qu'on y est, en tant que professionnel de la santé, j'aimerais bien avoir mon mot à dire, qu'on me demande mon avis...
meteor a écrit :Quand s' attaque t' on aux services de secours ?
C'est prévu. Certains lorgnent avec envie sur les autres pays où ça coûte moins cher. Ce qui retarde la mise à mort, c'est qu'on ne peut pas encore appliquer la T2A aux smur.
mais pas de problème on charge dans le camion une équipe opérationnelle qui va aller opérer in situ, stabiliser le patient et le ramener ou le laisser sur place une fois stabilisé ne rigolez pas c'est ce qui se passe avec mise en place d'équipes d'ecmo qui vont poser le matériel sur place avec un chir cardiaque, un ibode et un perfusionniste!
Là encore, il ne faut pas rejeter en bloc (;-) un système parce qu'il est inhabituel :
-poser une ecmo dans n'importe quel hôpital et le rapatrier ensuite sur un service habitué à gérer cette thérapeutique, ça a permis de donner une chance à pas mal de patients qui n'avaient pas eu l'idée de faire leur insuffisance cardiaque grave dans l'hôpital qui dispose de l'ecmo ; eh oui, avant ce système, celui qui faisait la myocardite grave ailleurs que dans un hôpital disposant du matériel d'ecmo mourrait ;
-transporter la compétence vers le patient plutôt que le patient vers la compétence, je ne vois rien qui puisse nuire au patient, au contraire.