IADEproject95 a écrit :J'essaye quand même.
Bravo. Il y a l'essentiel.
Au fil de l'eau...
IADEproject95 a écrit :Surveillance de la pâleur, de l'état de conscience.
Pâleur, oui. La difficulté, c'est de se rendre compte que l'enfant est pâle alors qu'on n'a pas de référence. Je vous recommande de regarder régulièrement les conjonctives de vos patients (de vos proches, de vos collègues), pour avoir dans l'œil un « hémoglobinomètre » pifométrique.
La conscience, on est obligé de le citer. Il faut se rappeler que tous les mécanismes de protection de l'organisme ont pour but de protéger la circulation (et l'apport d'O2) du cerveau. Donc quand on commence à avoir des signes de troubles de la conscience (agitation, stupeur, prostration), c'est très grave. Et pour un patient qui n'a que l'hémorragie comme problème, à la seconde où il perd conscience, on peut compter les secondes qui le séparent de l'arrêt cardiaque. Allez, soyons large, vous avez une minute...
Il n'empêche que vous êtes obligé de parler d'un
bilan rapide des fonctions vitales, conscience, ventilation, circulation, et d'approfondir ensuite.
IADEproject95 a écrit :Nous évaluerons ainsi sa douleur, et indirectement et sommairement son état de conscience.
L'évaluation de la douleur doit s'appuyer sur une échelle validée en pédiatrie. Je vous laisse chercher et choisir une échelle qui vous convienne. En pédiatrie, l'échelle Evendol est adaptée à ce type de situation. Toutefois, l'échelle visuelle analogique, même si elle est prévue pour un enfant de six ans et plus, peut fonctionner chez un enfant de quatre ans (et à quatre ans, on sait compter jusqu'à dix). En fait, on peut lui demander s'il a déjà utilisé une échelle, et réutiliser la même. Par exemple, l'échelle des visages peut fonctionner.
IADEproject95 a écrit :Nous pouvons effectuer une hémoglobinémie capillaire sur rôle propre.
Très bonne idée. La mesure capillaire n'est pas aussi fiable qu'une mesure sur du sang veineux (lors d'une prise de sang, ou lors de la pose d'une perfusion). Il est intéressant de comparer la valeur obtenue avec la dernière valeur connue de l'enfant. Et si on compare deux valeurs, de préférence comparer deux valeurs obtenues par la même technique (sang total, sang capillaire, examen de laboratoire).
IADEproject95 a écrit :Mesure des paramètres vitaux, pression artérielle et pouls
Très bonne idée. Vous avez une idée des valeurs qui devraient vous inquiéter pour un enfant de quatre ans ? (à l'oral, vous n'échapperez pas à cette question). Pareil, noter les paramètres vitaux et l'heure, et comparer avec des valeurs antérieures.
Comme chez l'adulte, la baisse de la pression artérielle est un signe très tardif de spoliation sanguine. Comme chez l'adulte, l'augmentation de la fréquence cardiaque est un signe précoce, mais peu spécifique (il y a mille raisons pour avoir une tachycardie).
IADEproject95 a écrit :[...] vérifiant l'absence de signes de choc tels que l'hypotension et la tachycardie, qui sont des réponses du système nerveux central à l'hypovolémie, la tachycardie étant un des facteurs du débit cardiaque, afin de remonter le débit cardiaque permettant de recouvrer une tension artérielle dans les normes.
Méfiez-vous de ce genre de phrases. Le choc a une définition précise, c'est une situation où il y a hypoperfusion des organes. La pression artérielle a plusieurs déterminants, mais en gros on peut dire que c'est le produit du débit cardiaque par les résistances vasculaires systémiques. J'ai bricolé un truc sur
l'hypotension il y a quelques temps.
Il reste quelques éléments très simples à observer, et très utiles pour évaluer le retentissement de la spoliation sanguine :
-le
temps de recoloration cutané ; facile, assez reproductible, très bon indice ; en pédiatrie, c'est indispensable (et utile chez l'adulte) ; je vous laisse chercher ce que c'est ;
-les
marbrures ; ne jamais oublier d'
observer les genoux de vos patients ;
-le
retentissement ventilatoire ; l'organisme, en réponse à la spoliation sanguine, va réagir ; une des réactions est l'augmentation de la fréquence respiratoire ; précoce, et peu spécifique, mais c'est un bon signe d'amélioration (quand l'enfant diminue sa fréquence respiratoire, c'est qu'il va mieux) ;
-la quantification du sang perdu ; dans le cas présent, c'est quasiment impossible, puisque généralement le sang perdu est dégluti (et du coup, même quand il n'a pas mangé, l'enfant est estomac plein ; on adore « endormir » un enfant pour une reprise d'amygdalectomie...) ; mais on peut demander aux parents si l'enfant a vomi, quel aspect, quelle quantité ; toujours y penser dans toutes les hémorragies externes et dans les hémorragies extériorisées ;
-l'
oligo-anurie ; vous ne pourrez pas toujours quantifier la diurèse, mais on peut demander aux parents si l'enfant a pissé ; et quand les choses s'améliorent, la diurèse reprend.
IADEproject95 a écrit :Une surveillance paracliniques est également indiquée dans notre prise en charge, par le prélèvement d'un bilan sanguin avec NFS et hémostase groupe sanguin et RAI, afin d'obtenir des informations sur l'hémoglobinemie ainsi que d'éventuels troubles de la coagulation, et nous permettre de procéder a une transfusion si celle ci était nécessaire.
Toujours préciser que
les examens de laboratoire se font sur prescription médicale. La « NFS », c'est la numération et formule sanguine. La formule nous intéresse peu dans ce cas de figure. On parle de numération, ou d'hémogramme.
Chez l'enfant et l'adulte, on peut tenter de réaliser en un seul temps les examens de laboratoire et la pose d'une perfusion, toujours sur prescription médicale.
Concernant la transfusion, avant de demander une détermination du groupe sanguin, on peut se demander si le patient n'aurait pas une
carte de groupe, et des RAI à jour.
Deux éléments indispensables dans la situation présente (et à mon avis, ils rapportent des points) :
-
vérifier l'autorisation d'opérer ;
-
communiquer avec les parents ; en particulier, les parents peuvent vous informer d'un changement de comportement de l'enfant, de ses plaintes, du fait qu'il ait pâlit, de sa relation avec le personnel soignant, etc. Et d'une façon générale, quand les parents sont en confiance, l'enfant sera en confiance.
Ben oui, c'est pas facile...