Et si oui qu'en pensez-vous et combien gagnez vous ?
Sujet épineux...
![Mmmmm :mmmmm:](./images/smilies/mmmmm.gif)
Modérateur : Marc
Euh, je ne sais pas ce qu'en pensent les autres, mais si vous ne le sentez pas, n'y allez pas. Je préfère passer pour un con parce que j'ai refusé d'induire seul que passer pour un con parce que mon patient est mort.xarelto a écrit :Je suis en clinique et les premières inductions seule me font travailler les surrénales !
Peut-être me gourre-je, mais je sens une pointe de mépris... Je ne vois pas le problème à travailler à quatre mains (et accessoirement deux cerveaux).tiboy76 a écrit :La question à poser, c'est comment vous apprend-t'on à travailler aujourd'hui ? A force de ne travailler qu'à 4 mains, on n'est plus capable d'appréhender une situation en solo sans se faire un ulcère de stress...
Yves Benisty a écrit :
Posons-nous la question : quelles sont les complications susceptibles de survenir lors d'une anesthésie (et pas seulement d'une induction) ? Saurons-nous toujours y faire face seul ?
Jusqu'à preuve du contraire, on n'est jamais seul dans un bloc. Le médecin doit être disponible à tout moment... Pour le reste, en attendant qu'il soit là, il me semble qu'on a une formation...
Pour revenir au point de départ, au-delà de l'induction solo, il faut se poser d'autres questions tout aussi importantes :
-y a-t-il autant, plus, moins de personnes qualifiées en anesthésie (mar ou iade) que de salle ?
Je ne vois pas trop le sens de la question... Si tu n'as pas d'anesthésiste à mettre dans une salle, le problème est... bah, il n'y a pas de problème en fait, non ?
-y a-t-il moyen d'appeler à l'aide de façon simple et sûre ?
Ça me semble être le B.A BA
-disposons-nous du matériel nécessaire ?
cf check-list, non ?
« Disponible à tout moment », ça peut vouloir dire qu'il est quelque part dans l'établissement et qu'il peut venir vous rejoindre... avec un délai de quelques minutes... voire plus.tiboy76 a écrit :Jusqu'à preuve du contraire, on n'est jamais seul dans un bloc. Le médecin doit être disponible à tout moment... Pour le reste, en attendant qu'il soit là, il me semble qu'on a une formation...
-y a-t-il autant, plus, moins de personnes qualifiées en anesthésie (mar ou iade) que de salle ?
Eh bien je vais la préciser. J'ai des collègues qui ont travaillé dans des établissements où il y avait (par exemple) trois salles, et pour ces trois salles, il y avait un mar et un iade. Une à deux salles avec une AG et une à deux salles avec une ALR. Donc nécessairement une salle où le patient n'est pas sous la surveillance continue d'un mar ou d'un iade. En cas de soucis, si le patient en danger nécessitait la présence de deux personnes, c'est deux patients qui se surveillaient tout seul...tiboy76 a écrit :Je ne vois pas trop le sens de la question...
-y a-t-il moyen d'appeler à l'aide de façon simple et sûre ?
Par expérience, il ne faut jamais considérer que ce qui vous semble évident l'est pour tout le monde... À l'épreuve de la réalité, on a quelque fois des surprises. Par exemple, quand le médecin sensé être disponible à tout moment se lance dans une procédure qu'il ne peut pas interrompre à tout moment...tiboy76 a écrit :Ça me semble être le B.A BA
Je peux préciser ma pensée. Il m'est arrivé d'intervenir en smur dans la clinique de la thune et du bonheur. Et d'être surpris par la situation que je découvrais :-disposons-nous du matériel nécessaire ?
Juste un petit mot complémentaire... Il faut arrêter avec les caricatures privé public. Privé ou public, c'est un statut, et ça n'est pas toujours représentatif, loin de là, de l'organisation du bloc opératoire. J'ai très peu d'expérience dans le privé, mais dans le public, je peux vous dire que l'on peut y vivre des situations rocambolesques. Et dans le privé, j'ai aussi des souvenirs de mar passant dans ma salle et modifiant le réglage du Vt de 20 mL...tiboy76 a écrit :S'il y a bien un endroit où on vous propose de travailler tel que le prévoit le décret, c'est bien dans le privé. [...] bah faut rester au CHU...
Même si j'ai utilisé un ton volontairement un peu provoquant, je n'ai jamais affirmé le contraire. Reste à savoir où on met le curseur de la sécurité... si à chaque induction, on ressent le besoin d'être "assuré", c'est probablement qu'il y a un problème.Yves Benisty a écrit :En premier point, ça me fait très plaisir de travailler en autonomie en mettant à profit tout ce que j'ai appris. Mais le premier problème qui se pose, c'est l'église au milieu du village : le patient. Si je peux travailler de façon autonome et qu'en le faisant je considère que le patient est en sécurité, c'est avec plaisir. Si j'ai le moindre doute, je ne trouve pas ça dégradant de demander à ce que maman vienne me tenir la main, ma fierté va s'en remettre.
C'est vrai, mais: on est et on reste dans le cadre réglementaire et des recommandations. Les situations deviennent "catastrophiques" à cause d'un défaut d'anticipation et de raisonnement approprié. Et enfin, il existe de moins en moins d'endroit où on ne trouve qu'un seul IADE et un seul MAR dans une structure... donc que votre MAR référent soit hors de votre salle ne signifie pas que vous êtes seul au monde (autre MAR ou IADE dans les salles voisines). De plus, vous disposez d'un personnel ressource dans votre salle (IDE et chir)...Yves Benisty a écrit :« Disponible à tout moment », ça peut vouloir dire qu'il est quelque part dans l'établissement et qu'il peut venir vous rejoindre... avec un délai de quelques minutes... voire plus.tiboy76 a écrit :Jusqu'à preuve du contraire, on n'est jamais seul dans un bloc. Le médecin doit être disponible à tout moment... Pour le reste, en attendant qu'il soit là, il me semble qu'on a une formation...
Quant à la formation, en cas de soucis, il n'est pas rare qu'on ait beaucoup de choses à faire. Et que chaque minute qui s'écoule alors qu'on est seul soit très longue, et pas seulement pour moi, mais aussi pour le patient.
Là effectivement, on peut discuter. Ce sont des situations fréquemment rencontrées. Que ce soit parce que le MAR fait une ALR à son prochain patient quand le précédent est encore en salle, ou que pour pallier les temps d'attente entre 2 patients tu sois amené à endormir son patient suivant dans une salle pendant que le chir en est à la peau dans autre salle avec un autre patient. D'abord cela implique que les anesthésies qui se terminent n'ont posé aucun problème, que quelqu'un soit disponible pour intervenir si besoin (donc qu'il ne soit pas en train d'induire ou de réveiller), que les alarmes en salle soit assez "serrées". Ce n'est pas la panacée, j'en conviens, mais toi quand tu as un problème dans ta salle et que quelqu'un vient t'aider, cette personne qui vient te donner un coup de main a de la même façon "lâché" son patient. Quant à avoir un personnel supplémentaire qui se tournerait les pouces en attendant le moment hypothétique où une urgence surviendrait.... j'aimerai bien voir les recommandations en ce sens et comment on peut les justifier au regard des restrictions budgétaires et de la démographies des personnels. Utopie...-y a-t-il autant, plus, moins de personnes qualifiées en anesthésie (mar ou iade) que de salle ?Eh bien je vais la préciser. J'ai des collègues qui ont travaillé dans des établissements où il y avait (par exemple) trois salles, et pour ces trois salles, il y avait un mar et un iade. Une à deux salles avec une AG et une à deux salles avec une ALR. Donc nécessairement une salle où le patient n'est pas sous la surveillance continue d'un mar ou d'un iade. En cas de soucis, si le patient en danger nécessitait la présence de deux personnes, c'est deux patients qui se surveillaient tout seul...tiboy76 a écrit :Je ne vois pas trop le sens de la question...
Autre situation un peu moins casse-gueule, trois salles, un mar et deux iade. En cas de soucis, si le patient a besoin de deux personnes, il y a un patient que l'on confie à une personne non qualifiée.
Et pour finir, la situation recommandée par les sociétés savantes, mais surtout par le bon sens : il y a dans le bloc opératoire une personne qualifiée en anesthésie de plus que le nombre de salles. Par exemple, pour cinq salles, deux mar et quatre iade.
J'en reviens à ma remarque ci-dessus: Les structures ne comptant qu'un seul MAR et un seul IADE sur place ne sont plus la règle... Donc si ton MAR n'est pas disponible, il y a des chances qu'un autre le soit.-y a-t-il moyen d'appeler à l'aide de façon simple et sûre ?Par expérience, il ne faut jamais considérer que ce qui vous semble évident l'est pour tout le monde... À l'épreuve de la réalité, on a quelque fois des surprises. Par exemple, quand le médecin sensé être disponible à tout moment se lance dans une procédure qu'il ne peut pas interrompre à tout moment...tiboy76 a écrit :Ça me semble être le B.A BA
[/quote]Je peux préciser ma pensée. Il m'est arrivé d'intervenir en smur dans la clinique de la thune et du bonheur. Et d'être surpris par la situation que je découvrais :-disposons-nous du matériel nécessaire ?
-pas de pousse-seringue (« on ne s'en sert jamais ») ;
-aucun système permettant le remplissage rapide ;
-aucun moyen d'enregistrer un électrocardiogramme ;
-un défibrillateur pour tout l'établissement, et donc disponible avec un certain délai ;
-une équipe qui s'est lancée dans une intervention dont manifestement elle ne peut pas assurer le postopératoire en toute sécurité (et donc le transfert du patient à la fin de l'intervention est d'emblée considéré comme la solution, mais n'a pas été anticipé) ;
-une équipe qui s'est lancée dans une intervention complexe ou pour un patient fragile mais qui ne dispose pas du matériel pour « équiper course » le patient (cathéter central, pression artérielle invasive, remplissage rapide, ou autre).
Vous parliez de curseur, eh bien là, c'est une situation dans laquelle je refuse d'être : celle où un patient anesthésié est surveillé par quelqu'un d'autre qu'un mar ou un iade. Et je trouve très surprenant que l'ibode de la salle accepte ce type de fonctionnement.tiboy76 a écrit :[...] tu sois amené à endormir son patient suivant dans une salle pendant que le chir en est à la peau dans autre salle avec un autre patient. D'abord cela implique que les anesthésies qui se terminent n'ont posé aucun problème, que quelqu'un soit disponible pour intervenir si besoin (donc qu'il ne soit pas en train d'induire ou de réveiller), que les alarmes en salle soit assez "serrées".
Puisqu'on regroupe les structures, imaginons un bloc avec six salles, deux mar et cinq iade. Ça ne fait qu'un iade de plus que le nombre de salles, et je doute qu'il soit en train de se tourner les pouces. Je le vois plutôt courir de salle en salle, préparer, endormir, réveiller, raccompagner en sspi, aider à installer en salle...tiboy76 a écrit :Quant à avoir un personnel supplémentaire qui se tournerait les pouces en attendant le moment hypothétique où une urgence surviendrait...
Chacun son tour ;-)tiboy76 a écrit :La clinique de la thune et du bonheur... on n'est pas dans la caricature, là ?
C'est vrai, c'est de plus en plus rare. Mais ça existe, j'en ai rencontré. Et encore une fois, je connais des établissements privés où j'irais me faire opérer en toute sérénité, et des établissements publics où je serais moins rassuré.tiboy76 a écrit :Je sais qu'on rencontre encore ce genre d'établissement, mais c'est de moins en moins vrai avec les regroupement de cliniques et rachat par les grands groupes privés...Le matériel est de plus en plus pointu et présent en nombre parce que c'est un bon critère pour appâter les jeunes MAR... donc pas le choix.