pas de soucis, le débat apporte de la richesse...l'échange d'idées permet l'élargissement de son point de vue.Yves Benisty a écrit :En premier lieu, ne pas se tromper sur mes intentions : je propose une explication, ça ne veut pas dire que je cautionne.
oui mais les investissements sont aussi humains... et nous somme en plein dans cette perspective avec la tentative de disparition des IADE vers une VAE, un peu comme Ryan Air qui veut supprimer ses copilotes.Yves Benisty a écrit : -un bloc, ça nécessite des frais incompressibles d'investissements ; pour réduire ces frais, il faut que le bloc tourne ;
Pour que le bloc soit "rentable", il ne faudrait faire aussi "que" des opérations rentables... d'ailleurs les opérations de plus de 12 heures en neurochir rapportent pas beaucoup alors que la hernie discale de 30 minutes dans le privé... moralité, on va aussi faire le choix des interventions (ce que fait le privé !).
je ne crois pas que ce soit "déraisonable" de vouloir le meilleur pour sa santé ou celle de ses proches. d'un excès, il ne faut pas tomber dans l'autre extrême.Yves Benisty a écrit :-ne surtout pas penser que le patient est un être raisonnable ; si on lui donne le choix, il veut tout et tout de suite, l'opération par le meilleur chirurgien du monde dans le meilleur établissement, établissement bien entendu situé à côté de chez lui, et bien entendu opération programmée en fonction de ses problèmes ("ça m'arrangerait avant mai parce qu'après j'aimerais bien prendre le soleil et ça va poser problème avec la cicatrice") ;
Aujourd'hui la question de fond, c'est peut on faire de la qualité avec de la rentabilité extrême ??
et comment veux tu faire tourner plus le bloc opératoire, donc plus les services (plus d'hopitalisés) sans apporter l'investissement humain et matériel. On l'entend à tout va l'argument de "réorganiser" pour plus de productivité. A croire qu'actuellement personne ne bosse sérieusement. les audits types ANAP n'ont pas apporté grand chose à ce sujet là puisque le taux d'occupation des blocs est déja bien élevé dans beaucoup d'endroits.Yves Benisty a écrit :-les blocs qui tournent jour et nuit, ça existe, c'est réalisable ; le problème, c'est les moyens et la transition ; mais c'est une lourde charge pour le personnel et pour le patient ;
Question suivante: Quel prix maximum pour une vie ? désolé on ne prendra pas en charge votre enfant, il est pas rentable....Yves Benisty a écrit :-question plus grave et plus importante, faut-il réduire les coûts de santé ? l'argent que l'on dépense pour prendre soin de notre santé, est-ce de l'argent perdu ?
Une société ou l'argent devient plus importante que l'existence humaine n'a que peu d'avenir.
réduire les couts... cette décision est purement politique, et n'émane pas du français électeur... les décisions politiques nous coutent la sécurité au bloc opératoire (et c'est aussi l'enjeux de nos grèves). Si nous avions économisé la facture des vaccins de la grippe H1, si les boucliers fiscaux sur l'ISF étaient otés, etc.. la question de la sécurité de la population à l'hôpital ne se poserait pas. Mais dans une conjoncture économique difficile, l'état privilégie de réduire la santé et l'éducation.Yves Benisty a écrit :-si on décide de réduire les coûts, est-ce à résultat constant, ou sommes-nous (au sens de "la population, le français, l'électeur") prêts à accepter une baisse de la sécurité, ou des délais et des listes d'attente ?
Ah... bientôt la "rentabilité" par individu.... je crains fort que les chômeurs ne soient expulsés. L'état cherche à remplir les caisses en réduisant les salaires, les personnels, en augmentant l'age de la retraite, en augmentant les charges de travail, etc... mais pourtant qui VIDE les caisses de notre état ? un président qui à augmenté son salaire qui est passé de 7500 euros à plus de 19000 euros/mois. et je parle pas des autres dépenses de ce gouvernement (et pendant que nous faisions grève pour la sécurité de nos emplois, notre sinistre de la santé allait draguer les bouffons de l'équipe de France en Afrique du Sud tout frais payés par nos impôts). Quand la France est à genoux financièrement alors qu'on a prêté du fric aux banques, on vient nous annoncer maintenant que ces mêmes banques ont doublés leurs bénéfices nets, au dela des prévisions, etc... ça me fout la gerbe !!!
et je trouve cela inimaginable. Car on ne nous demandera rien, et ces décisions seront bien prises, comme pour la retraite, l'hadopi, et tout le reste...Yves Benisty a écrit :Je vous propose un exemple : on sait qu'une bonne part des dépenses de santé concerne les premières semaines de vie et les derniers mois de vie. Un moyen simple de réduire les dépenses de santé serait de ne pas réanimer les nouveaux-nés nés avant 28 semaines d'aménorrhée (non seulement ça coûte cher, mais en plus s'occuper des enfants handicapés coûte très cher). Un système similaire pourrait être mis en place pour la fin de vie (âge limite pour l'admission en réanimation, pour débuter une dialyse...).
Mais est-ce que la population sera d'accord ?
Or qu'est-ce qui est en train de se passer ? Nos technocrates de gouvernants ont décidé qu'il y avait des choix à faire. Ces choix, en tant que patient/électeur/citoyen (rayer les mentions inutiles) j'aimerais bien qu'on me les propose. Et pendant qu'on y est, en tant que professionnel de la santé, j'aimerais bien avoir mon mot à dire, qu'on me demande mon avis...
En France tu réalises qu'une fois qu'un gouvernement est élu, il n'en a plus rien à faire du peuple...
bientôt nous ressembleront à la chine, avec une justice expéditive (suppression des juge d'instruction !!), des opérations à minima que si cela est rentable, une obligations de travailler sa vie entière pour payer les dictateurs politiques, une liberté supprimée (augmentation x3 des caméras de surveillance sur le territoire, loi Lopsi 2 entre autre avec filtration d'internet et interdiction diverses sur les emails !!) bref, du bonheur en perspective....
je suis quand même très pessimiste mais le passé semble ne rien nous avoir enseigné sur la valeur humaine.
j'espère que 2012 va voir pointer un vrai projet de société humaine. en attendant j'ai peur de ce qu'on nous annoncera demain....