Gradient d'autorité
Posté : 11 nov. 2019, 23:27
Bonjour,
Le gradient d'autorité, c'est un mécanisme connu qui peut créer des problèmes. En résumé, c'est quand on n'ose pas dire au chef (ou au collègue expérimenté) qu'il y a un problème parce qu'on se dit que c'est le chef, ou parce qu'on a tellement l'habitude de le voir prendre des bonnes décisions qu'on n'imagine pas qu'il puisse se tromper.
En AFGSU, j'ai eu l'occasion de faire des mises en situation qui ont bien montré le problème. Deux situations sont possibles :
-vous disposez d'un public pluriprofessionnel (médecin, ide, aide-soignant, auxiliaire de puériculture, puéricultrice…) ; vous faites une mise en situation avec trois intervenants dont un plus qualifié, et vous le prenez à part pour lui demander de faire un truc curieux (par exemple faire un massage cardiaque à 60 par minute) ;
-dans vos apprenants, il y a manifestement une personne plus à l'aise (par son expérience, parce qu'il est aussi formateur…) ; vous lui demandez de suggérer un truc curieux et pas du tout justifié, ou de faire un geste de façon inadaptée.
C'est pas évident à gérer, parce qu'il faut trouver un moment pour parler à un des mis en situation en aparté, de préférence sans que les autres ne s'en rendent compte (sinon, ils vont se douter qu'on a caché une baleine sous les gravillons). Il faut aussi que le mis en situation à qui on demande de faire un truc inadapté accepte son rôle, et donc l'image qu'il risque de renvoyer vis-à-vis de ses collègues (même si on explique a posteriori que c'est le rôle qu'on lui a demandé de jouer).
En tout cas, ça fonctionne souvent : personne n'ose demander au chef de masser plus vite...
Au fur et à mesure que les années passent, j'essaye de faire des mises en situation moins standardisées. Au départ, je faisais un arrêt cardiaque qui est de façon évidente un arrêt cardiaque, dans une situation totalement prévisible. Mais en fait, dans la vraie vie, les situations ne sont pas standardisées, le réanimateur reste coincé dans l'ascenseur, il n'y a plus de piles dans le laryngoscope (pas le vôtre, je sais que vous l'avez vérifié, mais celui qu'on vous propose pour intuber ;-), il faut gérer la détresse de l'équipe… Le problème, c'est qu'en rajoutant des difficultés, on peut mettre les apprenants dans la difficulté. Or il faut qu'ils réussissent.
Votre avis ?
Le gradient d'autorité, c'est un mécanisme connu qui peut créer des problèmes. En résumé, c'est quand on n'ose pas dire au chef (ou au collègue expérimenté) qu'il y a un problème parce qu'on se dit que c'est le chef, ou parce qu'on a tellement l'habitude de le voir prendre des bonnes décisions qu'on n'imagine pas qu'il puisse se tromper.
En AFGSU, j'ai eu l'occasion de faire des mises en situation qui ont bien montré le problème. Deux situations sont possibles :
-vous disposez d'un public pluriprofessionnel (médecin, ide, aide-soignant, auxiliaire de puériculture, puéricultrice…) ; vous faites une mise en situation avec trois intervenants dont un plus qualifié, et vous le prenez à part pour lui demander de faire un truc curieux (par exemple faire un massage cardiaque à 60 par minute) ;
-dans vos apprenants, il y a manifestement une personne plus à l'aise (par son expérience, parce qu'il est aussi formateur…) ; vous lui demandez de suggérer un truc curieux et pas du tout justifié, ou de faire un geste de façon inadaptée.
C'est pas évident à gérer, parce qu'il faut trouver un moment pour parler à un des mis en situation en aparté, de préférence sans que les autres ne s'en rendent compte (sinon, ils vont se douter qu'on a caché une baleine sous les gravillons). Il faut aussi que le mis en situation à qui on demande de faire un truc inadapté accepte son rôle, et donc l'image qu'il risque de renvoyer vis-à-vis de ses collègues (même si on explique a posteriori que c'est le rôle qu'on lui a demandé de jouer).
En tout cas, ça fonctionne souvent : personne n'ose demander au chef de masser plus vite...
Au fur et à mesure que les années passent, j'essaye de faire des mises en situation moins standardisées. Au départ, je faisais un arrêt cardiaque qui est de façon évidente un arrêt cardiaque, dans une situation totalement prévisible. Mais en fait, dans la vraie vie, les situations ne sont pas standardisées, le réanimateur reste coincé dans l'ascenseur, il n'y a plus de piles dans le laryngoscope (pas le vôtre, je sais que vous l'avez vérifié, mais celui qu'on vous propose pour intuber ;-), il faut gérer la détresse de l'équipe… Le problème, c'est qu'en rajoutant des difficultés, on peut mettre les apprenants dans la difficulté. Or il faut qu'ils réussissent.
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