Au fil de l'eau… À mon avis, il y a l'essentiel…
Maeva.l a écrit :- installation du patient dans un box avec monitorage cardiorespiratoire (PA, FC, spO2, FR)
monitorage, ou « surveillance » des paramètres vitaux, (« monitorage » est un anglicisme).
Maeva.l a écrit :+ surveillance température et réchauffement si besoin
La surveillance de la température fait partie de la surveillance standard. Il faut dire quelques mots sur son confort : installation dans une position confortable, en demandant au patient s'il a suffisamment chaud (« avez-vous froid ? », c'est négatif ; « avez-vous suffisamment chaud ? », c'est positif), sonnette à portée de main, respect de l'intimité, identité vérifiée.
Maeva.l a écrit :- surveillance des signes de saignement: hypotension, tachycardie
Augmentation de la fréquence respiratoire, apparition de marbrures, débutant aux genoux (signe d'hypoperfusion des organes), oligo-anurie, agitation, prostration.
Maeva.l a écrit : désaturation
La désaturation n'est pas un signe de saignement. S'il vous reste dix globules rouges dans le corps, qu'ils sont bien oxygénés, et qu'ils ont la gentillesse de passer devant le capteur, votre SpO2 sera 100 %.
Bien entendu, il faut surveiller la SpO2, parce que les patients ont parfois la mauvaise idée d'avoir deux problèmes en même temps
(même si je leur déconseille, mais ils n'écoutent pas toujours ;-).
Maeva.l a écrit :pâleur cutanée et/ou muqueuse
Préciser : intérieur des lèvres, langue, conjonctives. La pâleur des conjonctives est un très bon signe. Pour pouvoir en tirer parti, il faut prendre l'habitude de regarder les conjonctives des patients et ainsi étalonner votre « hémoglobinomètre » personnel.
Maeva.l a écrit :surveillance hemocue et de sa cinétique
HemoCue, marque déposée. Ou mesure de la concentration en hémoglobine par microprélèvement (la mesure sur du sang total est plus fiable que la mesure sur du sang capillaire, en particulier quand la concentration en hémoglobine est basse).
Penser à séparer les signes que l'on peut observer sans instruments (pâleur, augmentation de la FR et de la FC, marbrures) et les signes mesurés (PA, SpO2, [Hb]). Autre classification possible, signes objectifs (ceux qu'on peut mesurer ou constater) et signes subjectifs (ce que le patient vous dit).
Dans les signes de l'hémorragie, penser à :
-agitation, et à un stade plus tardif prostration (la perte de conscience, chez un patient qui a pour seul problème l'hémorragie, survient une minute avant l'arrêt cardiaque) ;
-oligo-anurie ;
-le patient se plaint d'avoir froid, et d'avoir peur ; parfois, il dit qu'il va mourir, et c'est mauvais signe…
Maeva.l a écrit :O2 MHC pour spO2 > 95%
Dans les situations de défaillance aiguë, il est approprié d'apporter de l'O2, et ce
quelle que soit la SpO2. Donc pour un patient en choc hémorragique et ayant une SpO2 supérieure à 95 % sous air,
il faut donner de l'O2.
Je vous propose un calcul. Soit un patient sain, [Hb] = 14 g/dL (et donc 140 g/L), SpO2 = 97 %, PaO2 = 90 mmHg. Calculons son contenu artériel en O2 (CaO2).
Les valeurs [entre crochets] désignent des concentrations.
O2 dissout = 0,031 × PaO2 (en mL/L), soit 2,8 mL/L
O2 combiné à l'Hb = SaO2 × [Hb] × 1,34 = 182 mL/L
Total : 185 mL/L. Quand tout va bien, l'O2 dissout représente environ 1,5 % du contenu artériel en O2.
Le même patient perd la moitié de ses globules, [Hb] = 7 g/dL. Les autres paramètres sont inchangés.
O2 combiné = 91 mL/L. CaO2 = 94 mL/L.
On lui donne 1 L/min d'O2 avec des lunettes. Avec 1 L/min, ça suffit pour saturer l'hémoglobine, sa SpO2 sera 100 %. On va supposer que sa PaO2 va passer à 120 mmHg.
O2 dissout : 3,72 mL/L
O2 combiné : 93,8 mL/L
Total : 97,52 mL/L. Gain : 4 %
On lui donne 15 L/min avec un masque à haute concentration. On peut espérer que sa PaO2 va passer à 600 mmHg. L'O2 dissout sera à 18,6 mL/L, le CaO2 sera à 112,4. Le gain est de 20 %.
Et plus l'[Hb] sera basse, plus le patient bénéficiera d'un apport important d'O2.
En pratique, on fera le choix du moyen d'administration de l'O2 en fonction de la situation clinique : y a-t-il des signes de mauvaise tolérance de l'anémie (marbrures, tachycardie, tachypnée, agitation) ? Les lunettes sont pratiques, ça ne fait pas trop de bruit, ça ne dessèche pas les muqueuses, ça ne consomme pas trop d'O2 (en préhospitalier, c'est important), ça n'est pas oppressant comme le masque, et le patient peut facilement parler. Mais en résumé, l'O2 est d'indication très large, et on n'ajuste pas les apports en fonction de la SpO2.