Bonjour,

Ben voilà, c'est l'ouverture de salle et je vérifie le respirateur. Vous vous rappelez, à l'époque où on faisait les vérifications soi-même, pas en lançant l'auto-test. Un Aestiva 3000 de chez Datex-Ohmeda. J'ai d'ailleurs écrit une procédure, lisible ici.

Bon, ça commence pas trop mal, mais dès que je baisse les débits, le soufflet tombe : ça fuit. Je vérifie chaque morceau l'un après l'autre, pas de fuite dans le circuit, pas de fuite dans la machine, mais dès que je relance la machine sur le ballon-test, ça fuit. J'ai finit par trouver, mais ça m'a pris un bout de temps : le ballon-test était percé...

c'est ballon...euh non, c'est ballot!

Ah oui...

J'ai regardé le modèle dont tu parles

Ça m'a rappelé un des premiers ventilateur que j'ai utilisé, l'Excel


Que des bons souvenirs, mais effectivement, c'était du manuel..... Ceci dit, jamais une panne

Ben voilà, c'est l'évolution qui a suivi l'Excel. Un Excel à la pointe de la modernité quand il est sorti ;-)

Inconvénient, tout fonctionne en manuel. Pour obtenir un mélange de deux gaz, il faut tourner le débitmètres de chacun des gaz. Pas d'aide inspiratoire, pas plus de trigger, et pas non plus de test automatique. Mais du coup, on apprend ce qu'est un oxymètre électro-chimique, on gère son étalonnage, on visualise le soufflet, on comprend le principe du ballon dans la bouteille, et on apprend à chercher les fuites aux différents étages. Et à les réparer au besoin.

Actuellement, on peut programmer l'auto-test. Mais on ne sait plus ce qui se passe à l'intérieur du respirateur. Et si le test ne passe pas, il vaut mieux prendre une autre machine, ça ira plus vite que d'essayer de réparer. Surtout que la consigne, c'est de ne pas y toucher.

Bonjour .
J'ai connu en anesthésie à mes débuts (il y a 20 ans: comme le temps passe)un respirateur le CAR 830 (KONTROM).Il ne tombait jamais en panne il n'y avait pas d'autotest. Presque personne dans le bloc ne s'en servait car le temps d'affiner les réglages du respirateur l' intervention était finie. J'ai même vu fonctionner un ANGSTROEM en réanimation.
Tous ces respirateurs font parti des musées

jb oo7 a écrit :Tous ces respirateurs font parti des musées

Eh bien non ! En faisant une recherche, je me suis aperçu qu'ils avaient une nouvelle vie en anesthésie vétérinaire ;-) Certains sont utilisés dans les pays en voie de développement.

Le Car 830 était un Ohmeda. Il y en a eu beaucoup de commercialisés pour deux raisons, c'était un dérivé du RPR, et il était peu coûteux. Il a été suivi par le CAR 7700.

De la même époque, il y avait les SA1 de Dräger. Le Kontron de cette époque, c'était l'ABT 4100 (abt pour anti-barotraumatisme).

En circuit ouvert, il y avait les Servo, en particulier le 900 D, une machine à la longévité exceptionnelle (on peut encore en trouver d'occasion, mais il faut savoir bricoler car le fabricant ne l'entretient plus).

Il y avait deux types de respirateurs à cette époque, les ballons dans la bouteille (celui où on voit le soufflet, Ohmdeda, Dräger) et les pistons (Kontron). L'avantage du piston était qu'il ne consommait pas de gaz moteur, et qu'il pouvait fonctionner avec l'air de la pièce en cas de coupure de l'alimentation en gaz. Depuis, Dräger s'est mis au piston (Fabius, Primus, et il me semble également Perseus).

Le Zeus, également de Dräger, fonctionne avec une technologie différente, la turbine. C'est le successeur du PhysioFlex, qui était le premier à proposer l'anesthésie inhalatoire à objectif de concentration. Il avait une tourelle qui tournait à 360°.

Depuis, Ohmeda a été repris par General Electric Healthcare et a sorti l'Aisys, avec un soufflet, et bourré d'électronique. Du coup, il n'y a plus d'action mécanique directe : on demande ce qu'on veut par l'intermédiaire d'un tableau de commandes.

Côté français, il y a la société Taema, une filiale d'Air Liquide. À une époque, ils proposaient le Felix, mais actuellement je ne sais pas où ils en sont.

Merci Yves pour votre historique les modèles que vous citez sont inconnues pour le jeune EIA que je suis mais en cherchant un peu sur internet on trouve quelques images intéressante :)

Je me permet d'apporter une petit précision concernant le Perseus il ne fonctionne pas avec un piston comme le Primus mais avec une turbine.

On peut voir le schéma ici

C'est également précisé sur la plaquette de présentation de dräger.

D’ailleurs si on compare le schéma du Zeus et du Perseus tous les deux équipés de turbine on voit qu'elle n'est pas placé au même endroit sur le circuit. Sur le Zeus elle est après l'arrivé de Gaz frais alors qu'elle est avant sur le Perseus.

Koura a écrit :Je me permet d'apporter une petit précision concernant le Perseus il ne fonctionne pas avec un piston comme le Primus mais avec une turbine.

Ben voilà, j'avais un doute, je vous remercie pour la précision.

Il existe, en plus des systèmes « ballons dans la bouteille », piston, et turbine, deux autres principes de fonctionnement des respirateurs, ce sont les relaxateurs de pression et les tronçonneur de flux. Par exemple, le Bird Mark 8 est un relaxateur de pression.



Les anciens respirateurs volumétriques de transport étaient des tronçonneurs de flux. Par exemple l'AXR1 de Airox.

Un vrai musée ce topic!
Merci :)

Yves Benisty a écrit :
Les anciens respirateurs volumétriques de transport étaient des tronçonneurs de flux. Par exemple l'AXR1 de Airox.

Kézaco un tronçonneur de flux?

Anamunda a écrit :Kézaco un tronçonneur de flux?

C'est la façon la plus simple de ventiler en ventilation en volume contrôlé. Pendant l'insufflation, le respirateur envoie un flux d'air, et le reste du temps il n'y a rien. Un système d'horloge, entièrement mécanique, tronçonne un flux continu pour en faire un flux intermittent. Le débit est fixe, il n'y a pas de pause de fin d'inspiration, pas de réglage du rapport I/E, et bien entendu il n'y a pas de trigger.

On peut prendre un exemple numérique. Supposons que le réglage souhaité soit Vt = 500 mL et F = 10. Un cycle dure 60/10 = 6 secondes. Le rapport I/E étant à 1/2, l'inspiration dure 1/3 du cycle soit 2 secondes. le débit inspiratoire est donc 0,5 x 30 = 15 L/min. Il faut donc que le respirateur envoie un flux de 15 L/min pendant 2 secondes (en 2 secondes, ça fera 500 mL), puis n'envoie rien pendant 4 secondes. Le respirateur se construit autour de 2 boutons, un réglage du flux, et un réglage du tempo de l'horloge. On ajoute un bouton On/Off, un réglage de le soupape d'échappement (la pression maximale), et un réglage sommaire de la FiO2 (100 % ou environ 60 % par admission d'air).

Je tente un schéma ci-dessous (pas garanti parce qu'il faudrait que vous le lisiez avec la même police, mais bon, c'est un schéma). La première ligne représente le temps en secondes. La deuxième ligne représente le débit, « ++ » quand il y a flux et « -- » quand il n'y a pas de flux.


0......................2.........................................6.....................8.......................................12
++++++++++—————————————++++++++++—————————————

Yves Benisty a écrit :J'ai finit par trouver, mais ça m'a pris un bout de temps : le ballon-test était percé...

C'est arrivé récemment à un collègue qui m'a demandé de l'aider à trouver la panne. C'était sur un respirateur de transport, donc en circuit ouvert, l'Elysee 250. Le volume courant affiché ne correspondait pas au réglage. Du coup, j'ai trouvé la panne rapidement.

Petit complément d'information, au cas où ça vous arrive, il est possible de réparer un ballon test avec un pansement transparent type Tegaderm.

Vu en stage sur un Aisys. Fuites d'origine inconnue, l'autotest s'interrompait. Au final c'était un déchirement du soufflet.
Une autre fois c'était le bocal de chaux sodée (UU), qui avait dû être maltraité et qui était fêlé.