Bonjour à tous,
Alors voilà mon problème, dans un de nos cours, est noté que l'on peut curariser un muscle lisse en augmentant la dose de curare. Pouvez vous m'expliquer car ce que j'avais compris jusque là, c'est que les curares agissaient sur la plaque motrice (abscente sur les muscles lisses) en étant compétitif de l'acétylcholine et donc en bloquant la transmission du message électrique (pour les curares non dépolarisant). Je crois savoir que l'acétylcholine est aussi un des neuromédiateurs des muscles lisses mais du coup est ce que l'action est la même et dans ce cas pourquoi faut il augmenter les doses ? Merci d'avance et bon dimanche.

Bonjour,
A ma connaissance seuls les muscles lisses sont accessibles aux curares.
Les muscles lisses ont d'autres recepteurs pour agir dessus :
les recepteurs alfa, béta, a la tnt, a l ocytocyne, mu, etc
Je pense donc que c'est une erreur.

pourtant il l'a répété plusieurs fois et ca a même été repris par une question d'un de mes collègues genre "je croiyais que seul les muscles striés étaient sensibles aux curares..." le prof a dit que non aussi les lisses mais qu'il fallait des doses plus importantes...

Qui t'a dit ça? un docteur ou un enseignant? et que dit-il pour le muscle cardiaque...qu'il est curarisable aussi?

les fibres lisses dépendent du système nerveux autonome en principe...et si les curares non dépolarisants sont effectivement ACTH compétitifs au niveau de la plaque motrice, les premières fonctionnent avec des relais synaptiques près des organes cibles...et comme il n'y a pas de plaque motrice spécialisée au niveau de ces fibres dites lisses, je te conseille de jeter un oeil sur le lien suivant:

http://books.google.fr/books?id=hoZ-PXO ... &q&f=false

...en définitive, je pense que ton enseignant pourra utiliser tout le stock diponible de curares de ton hôpital que cela ne changera pas grand chose au tonus de ces fibres lisses...sauf celles des sphyncters de l'économe ou du pharmacien éventuellement...

Certes des effets ganglioplégiques sont décrits à très hautes doses...donc avec des effets sympatholytiques...et la situation profite en principe au parasympathique qui lui a une activité + sur les fibres lisses...donc ça ne tient pas debout non plus cette affaire....

Ce n'est pas non plus parce que l'antidote des curares non dépolarisant est la neostigmine et qu' elle a une action + sur la contraction des fibres lisses que les curares qu'elle antagonise peuvent détendre, fatalement, les fibres lisses...ce serait un syllogisme des plus absurde...

Une solution pour ton enseignant serait d'administrer un pachycurare avec de l'atropine, à moins qu'un de ceux qui existent ait suffisamment d'effets anticholinergiques au niveau systémique...mais quel gâchis en perspective!

Donc jusqu'à preuve du contraire, il y a à priori comme une erreur, et ce d'autant que le bromure de spasfonium n'est pas encore commercialisé, à ma connaissance...

et si un chirurgien digestif se plaint du péristaltisme intestinal pour pouvoir suturer, il peut toujours se convertir dans la "médecine légale".

En suivant le raisonnement de ton enseignant, on pourrait tout aussi bien curariser un cerveau...à condition de pousser la dose et qu'il (s) soi(en)t suffisamment lisse(s)...!