ne perdons pas le sud

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olivier youinou
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ne perdons pas le sud

Message : # 55038Message non lu olivier youinou »

Les divergences, les différences de point de vue, l’opposition même, quand elle est constructive, participent à la vie et au développement d’un mouvement.
C’est ainsi et très loin des querelles de personnes, de chapelles et même de cathédrales, que nous vous proposons ni plus ni moins que d’en faire autant, tout en gardant comme repère l’intérêt général, intérêt pour la profession bien sur, intérêt pour le patient, ça va de soi. Car ne nous trompons pas, le débat est bien là. Il s’agit de la place de notre profession dans l’acte anesthésique, avec qui et pour qui…. Il s’agit de la place des infirmiers anesthésistes dans un système de santé où rentabilité, efficience et profits s’opposent aux pratiques très réglementées de notre spécialité.
Aujourd’hui les IADE ne partent pas de rien, et le chemin parcouru ensemble depuis mars dernier est énorme. Les infirmiers anesthésistes savent ce qu’est la loi HPST, mesurent les risques de son article 51 pour l’avenir même de la profession. Les infirmiers anesthésistes savent le funeste chantage de Bachelot aux infirmières, les infirmiers anesthésistes mesurent le mépris du ministère et du gouvernement à leur encontre, les infirmiers anesthésistes ne sont pas dupes. Ils savent lire aujourd’hui entre les lignes de tous ces textes, qui par nature ne leur sont pas adressés, mais qui viennent les frapper de plein fouet à travers leur profession… C’est une victoire, c’est notre victoire à tous. Des salariés conscients des enjeux dont ils sont l’objet et qui se tiennent informés sauront toujours se dresser contre ceux qui détiennent le pouvoir et prétendent les manœuvrer. En s’unissant, ils parviendront alors à les faire plier. Nous sommes forts de cela, à nous de savoir le faire fructifier.
Alors très certainement dans le mouvement mais encore une fois, à la marge, les uns et les autres peuvent avoir des objectifs moins avoués, ce qui ne veut pas dire inavouables…
Que l’ufmict-cgt au lendemain de Dijon jauge son poids dans le mouvement et estime qu’il est de bon présage pour les élections professionnelles de l’an prochain, ça les regarde. Si vous en partagez l’analyse, réjouissez-vous. Si ce n’est pas le cas, cela doit tout au plus vous faire sourire.
Que le SNIA redore son blason à travers le mouvement, grand bien lui fasse, et à sa place je m’y attèlerais aussi. Ceux d’entre vous qui se retrouveraient dans la défense stricte de notre profession trouveront au SNIA d’aujourd’hui des réponses cohérentes à un engagement corporatiste. Ils y trouveront aussi, plus qu’hier, et notamment chez sa présidente, une ouverture et un état d’esprit plus propice au dialogue, puisque moins donneur de leçon… et c’est tant mieux !
A SUD pour tout vous dire, nous nous sommes posé la question de l’engagement ou non dans ce mouvement, dont les perspectives d’élargissement ne nous semblaient pas évidentes. Mais les revendications et plus exactement les craintes exprimées, restaient de nature à pouvoir être diffusées à l’ensemble de la filière infirmière et bien au-delà. Alors, mesuré au départ, puis sans retenue, notre engagement n’aura plus de faille. Nous n’aurons par contre de cesse de vouloir partager avec vous notre vision des choses, vous le savez, vous n’êtes plus sans nous connaître… La lutte que nous menons s’insère dans un contexte politique, économique et social difficile, que nul ne doit ignorer, nous nous sommes attachés à vous en faire part, et nous continuerons. Cela nous semble essentiel à toute analyse … averti en vaut…
C’est donc dans la pluralité de nos cultures syndicales que nous avons jusqu’à présent développé notre action, soutenu ce mouvement, porté la revendication, et plus récemment accompagné nos 3 collègues poursuivis. C’est dans ce climat que SUD souhaite continuer, conscient que la spécificité de chacun, l’expertise des uns, le savoir faire des autres, sont aujourd’hui partagés, les frontières n’étant plus aussi claires. Chacune des organisations a construit son réseau, chacune des organisations a développé sa sphère d’influence, chacune des organisations maîtrise le dossier, et c’est tant mieux ainsi !!!
Mais l’intersyndicale même plurielle, ne peut à elle seule représenter et porter le mouvement. Chacun le mesure, qui lui reproche tantôt de ne rien faire, tantôt d’en faire trop. Accusée selon les humeurs de dirigisme, de centralisme, de laxisme, de tous ces maux qui n’expriment qu’un trouble celui de la représentation ou plus exactement de la représentativité. N’ayons peur ni les uns ni les autres de l’expression démocratique du mouvement, que les régions élisent leur représentants pour former une équipe nationale, c’est une bonne solution. Il faut donner à cette équipe toutes les chances d’aboutir. Ainsi légitimée, elle prêtera moins le flanc à la critique, et concentrera toutes les énergies vers notre seul objectif, des négociations.
L’accompagnement de nos trois collègues dans leurs démarches judiciaires, accapare une bonne partie de notre temps. Nous voulons saluer à ce titre le travail effectué par le comité de soutien, l’engagement de ses membres et les gestes de solidarité de toute la profession. Les chèques bien sûr mais aussi les lettres d’amitié, les témoignages nous aident dans la constitution du dossier bien évidemment mais signent surtout l’entrée collective des infirmiers anesthésistes dans ce qu’il convient d’appeler une légitime résistance. Nous porterons ce message le 1er décembre devant le tribunal de grande instance de Paris. Cette résistance légitime, nous la partagerons ce jour là avec d’autres salariés, travailleurs de tous secteurs, syndicalistes, politiques, exprimant à cette occasion leur refus de la criminalisation de l’action revendicative. Notre lutte a pris bien malgré elle cette dimension, ne nous en plaignons pas, et exigeons tous ensemble la relaxe de nos collègues. Solidaires, unis et déterminés, nous serons soutenus, et nous gagnerons…
Le volet revendicatif n’en reste pas moins d’actualité, les 4 axes définis à Dijon le 11 septembre dernier constituent toujours le socle de notre union. Au-delà de tout sentiment corporatiste, nos revendications, en s’attachant au maintien et au développement de la qualité et de la sécurité, placent bien le malade au centre de nos préoccupations... Nous en tirons là notre légitimité… Depuis le 1er octobre, choqués, meurtris parfois même dans leurs chairs, assommées, dégoutés, déçus, les IADE ont mesuré les limites de la seule légitimité face à un gouvernement qui ne l’entend pas. La gestion purement comptable d’un secteur comme le nôtre, et in fine le sacro-saint profit, pervertissent le dialogue, rendent aveugles ceux qui dirigent, et ensuite arrive le drame… Alors, depuis début octobre, les infirmiers anesthésistes sont entrés en résistance, refusant de capituler, refusant la vision à court terme, défendant l’avenir de leur spécialité dans le système de soins.
Il s’agit aujourd’hui d’organiser cette résistance, d’abord dans nos rangs, en unifiant les différentes familles, en se donnant les moyens de relativiser les querelles de chefs (inévitables et parfois même souhaitables quand elles restent sur le terrain des idées), en se prémunissant des éventuels mouvements au sein même des familles. C’est essentiel, et toute propositions en ce sens doit être discutée, d’où l’AG du 1er décembre. Mais sachons aussi élargir nos réseaux d’influence, nos réflexions intéressent, profitons en ! Tous ceux qui, sur nos bases partagent notre objectif, rejoindront la résistance, car ils sont les biens venus… Faire en sorte que le temps vienne jouer pour nous, travail de l’ombre certes, mais d’arrache pied il nous mènera assurément à la victoire..
Les IADE sont en résistance, vive la résistance !!!!
Olivier YOUINOU, Jérôme GUY, IADE-SUD-Santé
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