Lettre a la présidence...et la ....................réponse..
Posté : 15 juil. 2010, 17:52
Je n'ai pas été capable de résister à la joie de contacter le "maitre suprème":
Le 2 juillet 2010
Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République Française
Monsieur le Président,
C’est de façon tout à fait autonome que j’attire votre attention sur la situation actuelle des Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’Etat (IADE) Français.
Vous connaissez, j’en suis sûr, le conflit actuel qui oppose les IADE avec Madame Bachelot, Ministre de la Santé. Ce que vous ignorez certainement, ce sont les raisons réelles de ce conflit.
En effet, Madame la Ministre refuse de nous recevoir, préférant laisser entendre à qui le veut qu’elle connait bien notre dossier et que nous essayons simplement de soutirer une augmentation, profitant de la reconnaissance LMD, ce qui est totalement inexact !
En effet, Madame Bachelot ne connait absolument pas notre profession, et j’en veux pour preuve les propos honteux qu’elle a tenus sur Europe 1, il y a quelques semaines.
- Un IADE est un professionnel de santé qui dispose bien d’une formation de type Bac +5 (Master), si l’on compare la quantité d’heures de cours dispensés. Madame la Ministre a sous-entendu que nos études sont majoritairement pratiques. Ce qui est faux, nos années d’études ne sont pas des années universitaires (octobre-juin) mais des années calendaires, ce qui nous laisse largement le temps de suivre les 350 heures annuelles moyennes d’une formation universitaire et d’y adjoindre la pratique et les stages inhérents à l’anesthésie. De surcroit, ces propos tenteraient à prouver que la formation d’un Médecin Anesthésiste n’est pas non plus universitaire, puisqu’ils ont une formation majoritairement pratique sortie de l’internat. Enfin la théorie nous est enseignée par les Médecins et Professeurs des CHU, ces propos sont donc insultants à leur égard, et c’est sans doute la raison des nombreux courriers envoyés par ces derniers, récemment au ministère.
- Madame la Ministre insinue que nous gagnons 2000 euros en début de carrière et plus de 3000 en fin de carrière. Toujours aussi inexact, je tiens à votre disposition les fiches de salaires d’IADE débutant à 1660 euros et d’IADE en fin de cursus à 2680 euros.
Madame Bachelot nous propose, au terme des nombreuses manifestions, des grilles inacceptables. En effet, la reconnaissance des Infirmiers (bac +3) « Licence » a entrainé une solide revalorisation des infirmiers, qui passeront catégorie A et obtiendront « en gros » le salaire actuel d’un IADE, si ils acceptent le départ à la retraite à 60 ans. Les Infirmiers de bloc opératoire, ainsi que le Cadres Infirmiers sont eux aussi lourdement revalorisés, alors qu’ils n’ont que 4 ans d’études.
Concernant les IADE, « les aristocrates des professions paramédicales », comme Madame Bachelot le dit si bien, le ministère a considéré que nous gagnions déjà suffisamment bien notre vie.
Sachez Monsieur le Président, qu’un IADE est un Infirmier qui au terme de ses trois années d’études, a pratiqué son métier dans des services pointus (réanimation, déchoquage, salle de réveil..) et ce, pendant un minimum de 2 ans, souvent 7 ou 8. Il a ensuite préparé le concours d’IADE, pendant un an. A présenté et réussi ce concours, souvent comparé par les Médecins comme étant le P1 des professions paramédicales. L’IADE, s’est ensuite investi deux ans dans ce cursus long et difficile, afin de lui permettre de gérer seul un acte anesthésique, acte qu’un Médecin Anesthésiste lui aura prescrit.
Lorsque je suis sorti d’école en 2002, les nouvelles grilles de salaires n’avantageaient pas les IADE fraichement diplômés, mais le gouvernement de l’époque nous avait fait comprendre, qu’à terme, l’intérêt financier s’y retrouvait. Aujourd’hui, le protocole Bachelot, va m’amener à gagner pratiquement la même chose, tout au long de ma carrière, qu’un infirmier ne s’étant pas spécialisé.
Même salaire qu’avant mais départ à la retraite à 60 ans au lieu de 55 (pourquoi les autres sont-ils lourdement augmentés pour partir à 60 ans mais pas nous ?).
Même salaire qu’un IDE, mais responsabilités, stress et horaires, ô combien, différents.
Vous comprenez, j’espère mieux maintenant, la rage qui nous anime. Rage qui vient une nouvelle fois de décupler le 25 juin dernier.
En effet, lors de la manifestation du 8 juin, Monsieur BUBIEN, chargé par Madame la Ministre du dossier, nous avait donné l’impression d’enfin comprendre nos revendications. Il nous proposait +/-100 points d’indice de différence par rapport à la grille des IDE. Bien que cela soit très loin de ce que nous pourrions revendiquer, nous étions toutefois heureux d’être entendu. Le 25 juin, le couperet tombe : 38 points d’indice sur les 4 derniers échelons….En gros RIEN !
Aujourd’hui, aucun IADE, même le plus jeune n’a d’intérêt à choisir le protocole Bachelot donc la retraite à 60 ans. Aucun Infirmier, n’a d’intérêt à devenir IADE.
Et tout ceci dans une période ou la démographie de l’anesthésie s’effondre, ou l’on nous parle de pratiques avancées…Madame la Ministre a-t-elle décidé d’anéantir l’anesthésie en France ?
Cette situation n’engage rien de bon à l’avenir. En effet, les IADE Français se sentent trahis et abandonnés de leur ministère de tutelle. La plupart d’entre nous, regrettent d’être IADE, en France, tout au moins; En effet, les pays nordiques disposent d’IADE qui gagnent 30% de plus que nous.
Vous l’avez compris, Monsieur le Président, les IADE méritent bien une reconnaissance Bac+5 or, cette grille existe dans la fonction publique hospitalière, c’est celle des psychologues, qui sont reconnus Master et dont la grille nous conviendrait amplement.
Comment expliquer à mes confrères, que nous avons comme les psychologues 5 ans d’études après le Bac, que nous avons des amplitudes horaires supérieurs, des risques professionnels bien plus importants, mais que nous gagnons beaucoup moins ?
Comme je vous le disais, Monsieur le Président, l’attitude de Madame Bachelot, qui espère attendre que le mouvement retombe et qui régulièrement nous provoque n’engage à rien de bon dans l’avenir.
Les discussions récentes entre collègues, me font penser qu’il ne s’agit que de la face émergée de l’iceberg. En effet, l’on entend parler de démissions collectives de tous les IADE Français, d’englober dans le mouvement toutes les professions médicales et paramédicales pour des mouvements d’ampleurs exceptionnelles, de durcir fortement les manifestations, d’engager une cellule de communication inondant la presse nationale et internationale….
Par ce courrier, Monsieur le Président, j’en appelle à votre médiation ; Nous voudrions déjà comprendre, pourquoi, Madame la Ministre affiche un tel mépris envers notre profession.
Je me tiens à votre entière disposition afin de vous rencontrer et pouvoir vous amener les documents démontrant qu’il n’y a aucune fabulation dans cet écrit.
J’espère réellement que ma lettre vous parviendra et attirera votre attention.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République Française, en l’assurance de mon sincère dévouement et en ma volonté de maintenir la qualité et l’image de l’anesthésie dans notre beau pays.
Le 2 juillet 2010
Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République Française
Monsieur le Président,
C’est de façon tout à fait autonome que j’attire votre attention sur la situation actuelle des Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’Etat (IADE) Français.
Vous connaissez, j’en suis sûr, le conflit actuel qui oppose les IADE avec Madame Bachelot, Ministre de la Santé. Ce que vous ignorez certainement, ce sont les raisons réelles de ce conflit.
En effet, Madame la Ministre refuse de nous recevoir, préférant laisser entendre à qui le veut qu’elle connait bien notre dossier et que nous essayons simplement de soutirer une augmentation, profitant de la reconnaissance LMD, ce qui est totalement inexact !
En effet, Madame Bachelot ne connait absolument pas notre profession, et j’en veux pour preuve les propos honteux qu’elle a tenus sur Europe 1, il y a quelques semaines.
- Un IADE est un professionnel de santé qui dispose bien d’une formation de type Bac +5 (Master), si l’on compare la quantité d’heures de cours dispensés. Madame la Ministre a sous-entendu que nos études sont majoritairement pratiques. Ce qui est faux, nos années d’études ne sont pas des années universitaires (octobre-juin) mais des années calendaires, ce qui nous laisse largement le temps de suivre les 350 heures annuelles moyennes d’une formation universitaire et d’y adjoindre la pratique et les stages inhérents à l’anesthésie. De surcroit, ces propos tenteraient à prouver que la formation d’un Médecin Anesthésiste n’est pas non plus universitaire, puisqu’ils ont une formation majoritairement pratique sortie de l’internat. Enfin la théorie nous est enseignée par les Médecins et Professeurs des CHU, ces propos sont donc insultants à leur égard, et c’est sans doute la raison des nombreux courriers envoyés par ces derniers, récemment au ministère.
- Madame la Ministre insinue que nous gagnons 2000 euros en début de carrière et plus de 3000 en fin de carrière. Toujours aussi inexact, je tiens à votre disposition les fiches de salaires d’IADE débutant à 1660 euros et d’IADE en fin de cursus à 2680 euros.
Madame Bachelot nous propose, au terme des nombreuses manifestions, des grilles inacceptables. En effet, la reconnaissance des Infirmiers (bac +3) « Licence » a entrainé une solide revalorisation des infirmiers, qui passeront catégorie A et obtiendront « en gros » le salaire actuel d’un IADE, si ils acceptent le départ à la retraite à 60 ans. Les Infirmiers de bloc opératoire, ainsi que le Cadres Infirmiers sont eux aussi lourdement revalorisés, alors qu’ils n’ont que 4 ans d’études.
Concernant les IADE, « les aristocrates des professions paramédicales », comme Madame Bachelot le dit si bien, le ministère a considéré que nous gagnions déjà suffisamment bien notre vie.
Sachez Monsieur le Président, qu’un IADE est un Infirmier qui au terme de ses trois années d’études, a pratiqué son métier dans des services pointus (réanimation, déchoquage, salle de réveil..) et ce, pendant un minimum de 2 ans, souvent 7 ou 8. Il a ensuite préparé le concours d’IADE, pendant un an. A présenté et réussi ce concours, souvent comparé par les Médecins comme étant le P1 des professions paramédicales. L’IADE, s’est ensuite investi deux ans dans ce cursus long et difficile, afin de lui permettre de gérer seul un acte anesthésique, acte qu’un Médecin Anesthésiste lui aura prescrit.
Lorsque je suis sorti d’école en 2002, les nouvelles grilles de salaires n’avantageaient pas les IADE fraichement diplômés, mais le gouvernement de l’époque nous avait fait comprendre, qu’à terme, l’intérêt financier s’y retrouvait. Aujourd’hui, le protocole Bachelot, va m’amener à gagner pratiquement la même chose, tout au long de ma carrière, qu’un infirmier ne s’étant pas spécialisé.
Même salaire qu’avant mais départ à la retraite à 60 ans au lieu de 55 (pourquoi les autres sont-ils lourdement augmentés pour partir à 60 ans mais pas nous ?).
Même salaire qu’un IDE, mais responsabilités, stress et horaires, ô combien, différents.
Vous comprenez, j’espère mieux maintenant, la rage qui nous anime. Rage qui vient une nouvelle fois de décupler le 25 juin dernier.
En effet, lors de la manifestation du 8 juin, Monsieur BUBIEN, chargé par Madame la Ministre du dossier, nous avait donné l’impression d’enfin comprendre nos revendications. Il nous proposait +/-100 points d’indice de différence par rapport à la grille des IDE. Bien que cela soit très loin de ce que nous pourrions revendiquer, nous étions toutefois heureux d’être entendu. Le 25 juin, le couperet tombe : 38 points d’indice sur les 4 derniers échelons….En gros RIEN !
Aujourd’hui, aucun IADE, même le plus jeune n’a d’intérêt à choisir le protocole Bachelot donc la retraite à 60 ans. Aucun Infirmier, n’a d’intérêt à devenir IADE.
Et tout ceci dans une période ou la démographie de l’anesthésie s’effondre, ou l’on nous parle de pratiques avancées…Madame la Ministre a-t-elle décidé d’anéantir l’anesthésie en France ?
Cette situation n’engage rien de bon à l’avenir. En effet, les IADE Français se sentent trahis et abandonnés de leur ministère de tutelle. La plupart d’entre nous, regrettent d’être IADE, en France, tout au moins; En effet, les pays nordiques disposent d’IADE qui gagnent 30% de plus que nous.
Vous l’avez compris, Monsieur le Président, les IADE méritent bien une reconnaissance Bac+5 or, cette grille existe dans la fonction publique hospitalière, c’est celle des psychologues, qui sont reconnus Master et dont la grille nous conviendrait amplement.
Comment expliquer à mes confrères, que nous avons comme les psychologues 5 ans d’études après le Bac, que nous avons des amplitudes horaires supérieurs, des risques professionnels bien plus importants, mais que nous gagnons beaucoup moins ?
Comme je vous le disais, Monsieur le Président, l’attitude de Madame Bachelot, qui espère attendre que le mouvement retombe et qui régulièrement nous provoque n’engage à rien de bon dans l’avenir.
Les discussions récentes entre collègues, me font penser qu’il ne s’agit que de la face émergée de l’iceberg. En effet, l’on entend parler de démissions collectives de tous les IADE Français, d’englober dans le mouvement toutes les professions médicales et paramédicales pour des mouvements d’ampleurs exceptionnelles, de durcir fortement les manifestations, d’engager une cellule de communication inondant la presse nationale et internationale….
Par ce courrier, Monsieur le Président, j’en appelle à votre médiation ; Nous voudrions déjà comprendre, pourquoi, Madame la Ministre affiche un tel mépris envers notre profession.
Je me tiens à votre entière disposition afin de vous rencontrer et pouvoir vous amener les documents démontrant qu’il n’y a aucune fabulation dans cet écrit.
J’espère réellement que ma lettre vous parviendra et attirera votre attention.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République Française, en l’assurance de mon sincère dévouement et en ma volonté de maintenir la qualité et l’image de l’anesthésie dans notre beau pays.