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GREVE DE LA FAIM

Posté : 09 avr. 2010, 19:40
par Shiva
Aller, je lance ce topic, pour informations :
Il y a à prendre et à laisser :

Grève de la faim :

Abstention volontaire de toute alimentation, si nécessaire jusqu’à la mort, afin d’attirer l’attention du public ou des autorités compétentes, par manière de protestation contre des injustices sociales ou de revendication de droits lésés, la grève de la faim est une forme de chantage public par lequel un individu ou, plus généralement, un groupe de personnes visent l’obtention d’un bénéfice particulier pour eux-mêmes ou pour autrui. C’est une stratégie d’ordre politique ayant pour objectif d’éveiller des sensibilités endormies et de faire bouger les choses. Lorsqu’on a épuisé tous les autres moyens ou lorsque toutes les autres voies de négociation ont abouti à l’impasse, la grève de la faim constitue un recours ultime afin d’avoir gain de cause. Toute communication verbale étant devenue inopérante, on cherche à infléchir la situation par une conduite extrême* non violente à l’égard d’autrui, même si la stratégie de la grève de la faim est une forme de violence envers soi. Les grévistes exhibent leur corps vulnérable en symbole de leur situation d’impuissance. S’exposant en victimes, ils cherchent à alerter l’opinion publique et à provoquer une compassion* massive capable d’ébranler les autorités et de les contraindre à modifier leurs politiques. Cet appel spectaculaire à la conscience populaire n’est guère possible que dans les régimes politiques où l’opinion publique jouit d’un pouvoir réel et pèse sur les décisions des gouvernants. La pression exercée sur les autorités, par le biais de la compassion des concitoyens, ne peut être efficace que dans les sociétés où la vie des individus est valorisée et où toute atteinte à la vie humaine soulève l’indignation. Dans les régimes totalitaires et dans les pays pauvres, on fréquente la faim et on frôle la mort quotidiennement. Une grève de la faim y risquerait de passer inaperçue et ne réussirait pas à provoquer une mobilisation populaire capable de revendiquer des droits bafoués ou de créer des mutations sociales importantes. C’est l’opinion publique qui décide si la cause d’une grève de la faim est juste ou non. En effet, il ne suffit pas que la cause soit bonne, il faut aussi convaincre la population de l’urgence de la situation ainsi que de la crédibilité des grévistes. Ceux-ci doivent se montrer prêts à aller jusqu’au bout de leur démarche en ne reculant pas devant la mort. Par contre, leur cause, aussi légitime soit-elle, ne doit pas se présenter comme perdue d’avance, il faut de fortes chances qu’elle soit entendue. C’est pourquoi l’appui médiatique est indispensable pour émouvoir l’opinion publique qui, à son tour, exercera son pouvoir de persuasion sur les autorités, de sorte que celles-ci soient contraintes de céder.
La grève de la faim est aussi une action d’ordre symbolique. Grâce à un rituel bien orchestré, elle exhibe la faim comme symbole pour frapper l’imaginaire collectif. Les visages émaciés des grévistes révèlent la nature d’une société régressive où les groupes dominants s’approprient le gros des avantages ne laissant que des miettes à ceux qui sont sans pouvoir. Ils semblent dire: ce n’est pas nous qui nous infligeons cette faim, c’est la société, c’est vous les nantis qui vous nourrissez à la table bien garnie du système; notre tombe, ce n’est pas nous qui la creusons, c’est la société. La grève de la faim est une transgression radicale d’un ordre social fondé sur les intérêts des plus forts. Dans un monde vorace où les mangeurs du peuple mangent l’immangeable, la grève de la faim suscite une inquiétude d’ordre éthique. Elle éveille la conscience collective et la porte à s’interroger sur les grandes politiques de l’État et sur les conditions de vie concrète des citoyens. La faim est une expérience radicale. D’une part, elle constitue un retour à cette sensation initiale que nous avons éprouvée à notre naissance et que notre mémoire refuse d’oublier. D’autre part, c’est une expérience étroitement associée à la mort. Les corps décharnés de ceux qui ont faim sont semblables à des cadavres. Le processus de mourir a commencé. Au-delà des revendications particulières, les grévistes symbolisent la faim dans le monde et la soif de justice. Ils expriment un manque à être, un manque à vivre, une déchirure, une plaie ouverte. «Avoir faim, c’est avoir conscience d’avoir faim, c’est être jeté dans le monde de la faim» (J.-P. Sartre).
La grève de la faim remplit une fonction éthique, appelant le public à la compassion et les gouvernants à la conversion. Elle pointe du doigt les injustices du système et l’urgence de modifications structurelles. Dans le concert de l’opinion publique, il est impérieux que des voix se fassent entendre et servent de médiation entre les grévistes et le pouvoir en place. Ce rôle incombe, entre autres, aux Églises et aux groupements sociaux. L’impératif éthique des autorités concernées est, à court terme, un réexamen du dossier en cause et, au besoin, un transfert à des mains plus compétentes. Un regard neuf et plus neutre pourra parvenir à des solutions originales aux problèmes d’ordre administratif et juridique, politique et économique, apparemment sans issue. On pourra ainsi éviter des morts inutiles. À plus long terme, on envisagera une réforme des lois ou une plus juste interprétation et une application plus intelligente de celles-ci. Le virage le plus important que l’on est en droit d’attendre du gouvernement en cause est celui de l’instauration de politiques de proximité qui le rapprocheraient des besoins des communautés ou des groupes sociaux. Quant aux grévistes eux-mêmes, il importe d’observer et d’analyser rigoureusement la situation. En ce domaine de haut risque où l’on joue avec la vie, rien ne peut être laissé à l’improvisation. Il faut des raisons suffisantes de croire que l’opinion publique a des chances d’estimer leur cause comme juste et d’être touchée par la compassion et que les autorités peuvent réviser leurs positions. Si l’efficacité de la grève de la faim dépend de sa rationalité et de sa puissance symbolique, il faut une conjoncture sociale susceptible de revirements, un lieu stratégique et un rituel capables d’émouvoir la conscience collective. Il faut apprécier correctement les dommages temporaires ou durables pour la santé physique et mentale d’une grève de la faim, surtout si elle risque de se prolonger. Par ailleurs, on ne peut exclure de cette stratégie hautement politique et symbolique tout élément de risque grave, sinon elle sera vouée à l’échec. Si, effectivement, elle conduit à la mort volontaire, elle reste, comme tant d’autres gestes ambigus de l’existence humaine, une action où le bon et le mauvais, le pour et le contre, la noblesse des sentiments et les intérêts particuliers se mêlent inéluctablement. «Si on permet à une nation qui s’estime injustement traitée de déclarer la guerre à ses oppresseurs, et donc de se rendre cause d’un grand nombre d’homicides, comment peut-on interdire à des humains poursuivant un même but, qui est le rétablissement de la justice, de sacrifier à cette fin leur vie plutôt que celle des autres? Qu’est-ce qui rapproche le plus de la morale évangélique: tuer pour obtenir justice, ou se livrer à la mort, pour que la justice soit accordée à d’autres?» (E. Robillard, Québec Blues. Réflexions chrétiennes sur le suicide, Montréal, Paulines, 1983, p. 163).
Derrière la mort volontaire ou la menace de mourir, se profilent souvent des responsabilités inavouées d’individus ou de groupes, de structures ou de rapports sociaux. Sans vouloir faire de la grève de la faim un assassinat déguisé, on peut la considérer, selon la définition de Durkheim*, comme un suicide altruiste ou un sacrifice*. Elle est un cri ultime qui, par la violence avec laquelle elle s’adresse à l’humanité, veut dénoncer des situations intolérables. Cette voix prophétique qui crie dans le désert de ce monde nous invite à une conversion des mentalités et des institutions.
Source : Source : http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf ... de_la_faim


Grève de la faim
On distingue la grève de la faim limitée et la grève de la faim illimitée :
a) La grève de la faim limitée
La grève de la faim limitée est une méthode d'interpellation de l'opinion et des pouvoirs publics qui vise à dénoncer ouvertement une situation d'injustice.
En s'abstenant de toute nourriture pendant plusieurs jours (entre 3 et 30 jours), les grévistes interrompent le cours normal du temps qui est précisément rythmé par les différents repas. Ils signifient ainsi l'urgence qu'il y a, toutes affaires cessantes, à se mobiliser pour démasquer une injustice recouverte par "l'ordre établi". Précisons qu'une grève de la faim n'implique pas une grève de la soif et qu'il importe alors de boire de l'eau.
Dès lors qu'il est annoncé clairement à l'avance que la durée de la grève de la faim est limitée, il s'agit d'un moyen de conscientisation et non de contrainte. Cependant si les grévistes parviennent à mobiliser une part significative de l'opinion publique en la convaincant de la gravité du problème posé et de l'urgence d'en apporter une solution équitable, ils permettent que s'exerce une réelle pression sociale sur les décideurs adverses. Pour obtenir Lin impact maximum, il est important que des actions de solidarité et de soutien accompagnent la grève de la faim (affichages, distributions de tracts, pétitions ... ). Mais, le plus souvent, du fait même de la durée limitée de leur action, les grévistes ne sont pas en mesure de créer un rapport de forces suffisant pour obtenir gain de cause. Une grève de la faim limitée ne peut être qu'un maillon dans la chaîne des différentes actions d'une lutte non-violente.
b) La grève de la faim illimitée
La grève de la faim illimitée n'a pas comme objectif, comme c'est le cas pour une grève de la faim limitée, de protester contre une injustice et de sensibiliser l'opinion publique. Ceux qui l'entreprennent se disent déterminés à la poursuivre jusqu'à ce qu'ils aient obtenu satisfaction, c'est-à-dire jusqu'à ce que l'injustice qu'ils dénoncent soit supprimée. Elle n'est pas seulement une action de conscientisation, elle veut être une action de pression et de contrainte.
Les grévistes de la faim veulent dramatiser la situation en déclarant l'état d'urgence. Ils veulent défier le temps en risquant leur propre vie. Refusant de se donner encore le temps, ils affirment qu'ils n'ont plus le temps. Ils ne veulent plus attendre parce qu'ils ont la conviction que les victimes de l'injustice ne peuvent plus attendre.
Une grève de la faim illimitée est une action très fortement personnalisée. Les noms des grévistes, leurs visages et leurs personnalités sont un élément essentiel du processus d'interpellation et de conscientisation de l'opinion publique. Les grévistes se font les porte-parole à la fois de ceux qui subissent l'injustice et de ceux qui luttent contre elle. Il importe donc qu'ils soient reconnus par les uns et par les autres. Si ce n'était pas le cas, l'action risquerait d'être d'emblée vouée à l'échec.
La décision d'entreprendre une grève de la faim illimitée est particulièrement grave. Elle ne peut être prise raisonnablement que si l'analyse approfondie de la situation fait apparaître que les conditions nécessaires à sa réussite sont remplies. Tout d'abord, il importe absolument que l'objectif choisi puisse être effectivement atteint dans les délais inhérents au mode d'action choisi, lesquels peuvent être estimés entre 30 et 45 jours. Si une grève de la faim illimitée était entreprise pour un objectif hors de portée, elle ne serait qu'un geste de protestation désespérée et désespérante. Deux issues seulement seraient alors possibles : ou bien les grévistes mettent un terme à leur entreprise avant que n'arrive l'irréparable et doivent reconnaître leur échec, ou bien ils deviennent les victimes de leur obstination, peut-être admirable mais certainement déraisonnable.
Plus encore que dans toute autre action non-violente, c'est la réaction de l'opinion publique qui conditionne la réussite ou l'échec de la grève de la faim. L'épreuve de force ne se joue pas tant entre les grévistes et les tenants du pouvoir adverse qu'entre ceux-ci et l'opinion publique mobilisée par la grève de la faim. Il importe donc que des relais militants puissent aussitôt se mettre en place afin de multiplier l'impact du travail d'information et d'explication auprès des différentes populations susceptibles d'être sensibilisées au problème posé. Un matériel de popularisation (tracts, affiches, dossiers, ... ) doit être préparé par les grévistes eux-mêmes et le comité de coordination de l'action. L'intervention publique de personnalités et d'organisations affirmant leur solidarité avec les grévistes sera également un élément important pour donner à la grève l'audience indispensable. Des actions directes non-violentes devront être organisées pour intensifier la pression exercée par la grève de la faim: manifestations publiques, grèves de la faim limitées, actions de non-coopération, actes de désobéissance civile...
Il appartient au(x) négociateur(s) choisi(s) par les grévistes dès le début de l'action d'être leur(s) porte-parole auprès des décideurs adverses. C'est à lui (eux) qu'il revient de déterminer le moment où l'on peut raisonnablement estimer que, pour l'essentiel, les exigences mises en avant par les grévistes ont été satisfaites et de leur proposer l'arrêt ou la suspension de la grève. Parce qu'ils sont seuls à assumer les risques de l'action, c'est aux grévistes, et à eux seuls, qu'il appartient en définitive de prendre la décision de l'arrêter ou de la poursuivre. Il reste que toute grève de la faim illimitée comporte le risque de mourir. Toutes les précautions prises pour assurer l'efficacité de l'action ne sauraient garantir absolument sa réussite. Mais il y a des causes qui justifient ce risque.


Source : http://www.irnc.org/NonViolence/Lexique ... tems/9.htm


En gros, si ca interresse, je pense qu'il faut bien préparer le discours auprès des médias, exprimer le plus clairement l'ensemble des revendications avec chiffres à l'appui, avoir un dossier béton et mailer les intentions auprès des syndicats.

Ce n'est pas annodin alors réfléchissez y bien, mais vu où on en est ....
Les manières douces ne changent rien bien au contraire on se moque de nous ouvertement !
Et je pense qu'il n'y aura pas à attendre très longtemps puisque des arrêts maladies tomberont rapidement et les blocs seront alors bloqués : le nerf de la guerre disent certains.

Posté : 09 avr. 2010, 20:05
par samok
T'as vu Jean Lassale dernièrement?!... La rencontre avec les députés doit se limiter à les convaincre de s'opposer au protocole Bachelot!

Et pourquoi pas ça aussi!

La stratégie de la bonbonne de gaz : insurrection ou révolution ?

Les conflits sociaux chez Molex, Michelin, New Fabris, Nortel, LyondellBasell, Servisair-Cargo, Legré-Mante, SKF, JLG-France, papèterie de Malaucène…et bien d’autres ne sont pas sans rappeler ce maelström humain, social et politique que Mordillat nous conte avec brio.

A chaque fois, c’est quasiment la même histoire : des taux de rentabilité financiers impossibles à satisfaire, des salariés pris pour une simple variable d’ajustement, des vagues de licenciements précédant la fermeture du site, etc…

On résiste comme on peut.

Ce sont les luttes menées par celles et ceux qui n’ont pas grand-chose et qui sont en train de perdre le peu qui leur reste. Ils perdent un travail, un revenu, une dignité…et par conséquent, et c’est souvent bien plus important, ils perdent une maison, une vie familiale et des relations sociales. Dépourvus de tout, elles et ils sont prêts à tout. Ou presque.

A l’usine Michelin de Saône-et-Loire, on a retenu quatre membres de la direction. Idem chez Servisair-Cargo pour les pauvres PDG et directeur général de l’aéroport de Roissy. Ou encore à la papèterie de Malaucène pour sauvegarder le site et ce qui reste du bassin d’emploi local.

Les New Fabris, Nortel et JLG-France ont usé de la stratégie de la bonbonne de gaz, avec succès pour les JLG.

Les Molex veillent sur leur matériel en occupant l’usine et en exigent de Peugeot le rachat du site. Occupation de site également pour les 50 salariés de Legré-Mante (Marseille).

Les salariés licenciés du groupe chimique néerlandais LyondellBasell (Bouches-du-Rhône) menacent de couper une conduite d’éthylène alimentant trois usines de Berre.

Au point que le gouvernement et la majorité parlementaire s’inquiètent de ce qui est appelé « la radicalisation des mouvements sociaux », ou encore le « chantage à la bonbonne de gaz ». On annonce une « rentrée chaude et tendue », une situation presque « insurrectionnelle », voire la « jungle ». Certains, comme l’ineffable Eric Raoult, maire du Raincy, craignent de nouvelles révoltes dans les quartiers avec les milliers de jeunes qui ne trouveront pas d’emploi à la rentrée.

:smt026

Restons sérieux.... on en est pas là!

Le blocage complet de la chirurgie programmée dans blocs français pendant 1 semaine ferait hurler un bon nombre de chirurgien, pendant 2 semaines un bon nombre de chirurgien, DG/DRH et politiques...et pendant 3 semaines un bon nombre de chirurgien, DG/DRH, politiques et une bonne partie de la population...

Les infirmiers anesthésistes sont des professionnels de la santé intelligent qui espèrent ne pas avoir recours à ce genre de procéder mais qui n'hésiterons pas s'y employer si leur situation statutaire et salariale n'est pas réétudiée rapidement!

Posté : 09 avr. 2010, 20:53
par Shiva
samok a écrit :T'as vu Jean Lassale dernièrement?!...
Non je ne fais que reprendre une idée que des pompiers avaient mise en place pour eux aussi obtenir ce qu'ils demandaient (la pénibilité, dangerosité de leur profession.... je crois) et qu'on refusait de leur accorder malgré de nombreuses mises en garde et mouvements....

D'ailleurs ils avaient obtenus gains de cause rapidement car ils ont fait comprendre aux politiciens que des arrêts maladies arriveraient rapidement ....

A noter que le sénat vote la loi dans 17 jours ....

Et effectivement c'est une mesure de dernier recours. N'en sommes nous pas là ? Même si nos situations n'ont rien à voir avec le combat de ces ouvriers, c'est la profession d'IADE qui est en jeu et donc aussi l'avenir de la santé et la prise en charge des patients. Veut on d'une santé au rabais ?

Cordialement.

Posté : 16 avr. 2010, 14:25
par i love cats
non mais ça va pas??????? :smt021
vous vous rendez compte de ce qui vous passe par la tête????? :smt017
mais vous voulez mettre votre vie en jeu ou encore commettre un délit?
:bigun2:

Posté : 17 avr. 2010, 11:31
par Shiva
Alors déjà, j'aimerai savoir où est le délit dans ce type de grève ? !!