11, 18 et 23 mars seront les grandes dates de la colère de l'hôpital d'Auch. La CGT a décidé d'attirer, par trois fois, l'attention sur les situations particulières de certaines catégories de soignants.

Demain, les infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (IADE) et les infirmières de blocs opératoires diplômés d'Etat (IBODE) seront en grève pour dénoncer les projets du gouvernement. Jusqu'alors ces personnels de formation équivalente au master bénéficiaient d'un départ à la retraite à 55 ans et de la reconnaissance de pénibilité pour leur profession. Dès lors, ces spécialisations perdront toute attractivité. « C'est une façon camouflée d'en finir avec le service public… » clame Danièle Mokadem, responsable du syndicat CGT sur l'établissement. Une analyse plus subtile de cette situation fait dire à d'autres : « c'est une façon de retarder des départs en retraite et de faire ainsi l'économie de médecin spécialisés dont on manque cruellement. » Les puéricultrices sont aussi concernées par ces mesures et ces restrictions.

Autre catégorie qui s'associera à une manifestation nationale le 18 mars, les permanencières de l'appel d'urgence. Elles observent un arrêt de travail depuis le 28 décembre dernier. « Bien sûr nous sommes réquisitionnés et nous travaillons tout à fait normalement. Par contre nous refusons de transmettre les factures des interventions à l'administration. Le manque de rentrée financière commence à se faire sentir. » C'est une des sept permanencières gersoises qui s'exprime.

C'est un métier qui depuis son apparition a évolué. D'un simple rôle de téléphoniste, la permanencière assure une fonction de régulation médicale… Pour demeurer dans leur catégorie (B) de compétences, l'Etat leur demande de passer un examen.

23 mars, enfin, c'est l'ensemble du personnel de l'hôpital d'Auch qui manifestera. Les griefs sont bien connus, avec en tête la dégradation des conditions de travail, la volonté de la direction de baisser ses effectifs et de voir nationalement prolonger le temps de travail avant la retraite. S'ajouteront les revendications spécifiques à l'établissement auscitain. Mars, moi de colère.

Social
Médecins libéraux et infirmières de la fonction publique également appelés à la grève, jeudi
AP | 10.03.2010 | 13:18

Le secteur de la santé revendique aussi, sur fond d'une semaine marquée par des journées de mobilisation tous azimuts. Les infirmières d'un côté, les médecins généralistes d'un autre, sont appelés à la grève, jeudi, par plusieurs de leurs organisations contre la politique du gouvernement dans leurs secteurs respectifs.

Quatre syndicats de médecins généralistes libéraux (MG-France, Union généraliste, SNJMG et Union collégiale) appellent les praticiens à fermer leurs cabinets médicaux ce 11 mars pour dénoncer l'absence de revalorisation de leurs honoraires, de 22 à 23 euros.

Pour ces organisations, "la baisse du nombre de médecins et la désaffection des jeunes générations pour l'exercice libéral créent dès aujourd'hui les conditions d'une France sans médecins généralistes".

Les quatre organisations réclament notamment "l'application de la nomenclature spécialisée, simple mesure de justice". Selon elles, des actions en justice sont en cours dans 37 départements concernant l'application d'honoraires majorés à 23 euros.

Depuis la fin du mois de janvier, plusieurs syndicats de médecins généralistes encouragent ces praticiens à facturer leurs consultations 23 euros au lieu de 22 en s'appuyant pour cela sur la reconnaissance de leur profession comme "spécialité", obtenue en 2004.

De son côté, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) menace depuis le 15 janvier d'appeler les médecins à revaloriser unilatéralement leurs honoraires, en s'appuyant pour sa part sur l'accord tarifaire conclu avec l'assurance maladie en mars 2007 et toujours pas appliqué.

Toujours jeudi, cinq syndicats d'infirmières (SNICS-FSU, SNIES- UNSA Education, SNPI, SNIA et CNI) appellent à une grève et à une manifestation à Paris en fin de matinée, des abords de la gare Montparnasse jusqu'au ministère de la Santé, pour une réouverture des négociations sur la revalorisation de leur salaire.

Les syndicats refusent que cette revalorisation se fasse au détriment du droit à la retraite à 55 ans pour les infirmières de la fonction publique, comme le prévoit le protocole d'accord présenté par le gouvernement.

Au même moment, les infirmiers-anesthésistes sont invités, notamment par la CGT, à se rassembler devant le ministère de la Santé contre la "dévalorisation" de leur profession.

"Il y a certaines revendications différentes entre les infirmiers spécialisés et les autres, mais globalement, il y a une convergence de vue sur le refus du chantage revalorisation salariale en échange de l'abandon de la pénibilité et de la retraite à 55 ans", a déclaré mercredi à l'Associated Press Philippe Lamarche, du syndicat CGT Santé-sociaux. AP

L'ensemble des infirmiers anesthésistes du Centre hospitalier Bretagne atlantique (CHBA) sera en grève jeudi, répondant à l'appel d'un mouvement national lancé par leur syndicat. Le syndicat national des infirmiers anesthésistes revendique la réouverture des négociations salariales pour la fonction publique hospitalière, l'ouverture de négociations salariales, la reconnaissance de leur diplôme à un grade de master et la prise en compte de la pénibilité.