miles a écrit :1)les AVC cités plus haut ne peuvent en l'état actuel des connaissances recevoir aucun traitement tant qu'ils sont conscient[...]
Pourtant, en smur, j'en ai transporté quelques-uns, avec pour indication qu'ils risquaient de se dégrader... Autre indication, "le véhicule du smur est celui qui réalisera le transport avec la perte de temps la moindre"... Personnellement, je suis d'accord avec l'idée de choisir le moyen de transport le plus rapide et de ne pas médicaliser, mais tout le monde n'est pas d'accord sur ce point...
miles a écrit :ça n'est absolument pas le cas des EP et DA (remplissage amines diverses pantalon antichoc etc...)
En transport secondaire, il arrive que ces thérapeutiques soient déjà instituées. Il nous arrive de transporter ces patients en sachant que si ça s'aggrave, tout ce qu'il était déjà possible de faire a déjà été tenté. Si ça part en vrille, nous pourrons faire une intervention cosmétique, mais le patient mourra.
miles a écrit :2) concernant la fin de vie sur quel protocole allez vous vous baser pour décider une limitation de soins, c'est une décision prise sur la base du code de déontologie médicale en fonction de paramamètres extremement nombreux.
Je parle de patients pour lesquels la décision a déjà été prise, qu'il s'agisse d'un transport primaire ou d'un transport secondaire.
miles a écrit :Non, je voulait dire qu'effectivement il faut faire le tris dans l'ensemble de la production. Celà s'appelle l'apprentissage à la lecture critique de'article scientifique et ça s'apprend en faculté de médecine.
Il faut croire que tout le monde ne l'a pas appris, ou en tout cas ne l'a pas retenu, puisque ces études sortent.
Allez, juste pour jouer au jeu des références... En cliquant sur la phrase, vous aurez l'abstract.
Intravenous adenosine as first-line prehospital management of narrow-complex tachycardias by EMS personnel without direct physician control., Furlong R, Gerhardt RT, Farber P, Schrank K, Willig R, Pittaluga J., Am J Emerg Med. 1995 Jul;13(4):383-8.
Il s'agit de réduire les tachycardies supra-ventriculaires (type Bouveret) en injectant de la stryadine, et cette injection est réalisée par les paramedics, sans contrôle médical préalable. Ça a l'air de fonctionner pas mal. Mais surtout, j'imagine que ça pourrait être encore mieux s'il y avait un contrôle médical à distance.
Autre exemple sur un autre sujet,
Immediate versus Delayed Fluid Resuscitation for Hypotensive Patients with Penetrating Torso Injuries, N. Engl. J. Med. 1994, 331:1105-1109 .
En résumé, il ne faut pas remplir les patients victmes de traumatisme thoracique pénétrant avant leur arrivée au bloc opératoire. Plus vite on les amène au bloc et mieux ils survivent.
Vous remarquerez que j'ai choisit des revues de renom. Si vraiment ça présente un intérêt, je peux citer d'autres études.
miles a écrit :Vous rappellez que nous sommes les prescripteurs et je suis heureux de vous l'entendre dire, laissez nous donc réfléchir et décider ce qu'il est judicieux que vous réalisiez seul (beaucoup de choses sont possibles).
Aie confiance, Crois en moi, Que je puisse, Veiller sur toi. Non, ça ne peut pas fonctionner ainsi. Je suis partant pour trouver de nouvelles indications aux transports sans médecin à bord (notez la nuance, il ne s'agit pas de transports non médicalisés, mais de transports médicalisés où le médecin n'est pas à bord de l'ambulance). Mais il faut que les critères d'inclusion et d'exclusion soient définis de façon consensuelle, et qu'ils s'appuient sur une évaluation (avant et pendant).
Il est d'ailleurs surprenant de constater la pauvreté de l'évaluation de l'activité samu-smur en France. Nous sommes tellement persuadés de l'excelllence du système (je m'inclue dans le "nous") que nous ne l'évaluons pas.
miles a écrit :[...] le nombre d'urgences vitales est à peu près stable et que la médicalisation préhospitalière faisant encore rêver de nombreux jeunes médecin je ne me fais aucun soucis de ce côté.
Ça ne change rien au fait que l'offre et la demande sont liées, et qu'il faille économiser du temps médical (parce que la pénurie est globale, même si pour l'instant les urgences préhospitalières sont un secteur épargné).