SANTE
Infirmiers anesthésistes : la grève continue
07.10.2010, 21h22 | Mise à jour : 22h09
En conflit avec le ministère de la Santé depuis sept mois, les infirmiers anesthésistes ne décolèrent pas. Jeudi, lors d'une assemblée générale à la Bourse du Travail, à Paris, ils ont décidé de continuer leur mouvement de grève qui dure depuis une semaine. Les anesthésistes s'estiment lésés par les revalorisations accordées cette année aux infirmiers généralistes, qui font deux ans d'étude en moins, et n'ont visiblement pas été convaincu par les engagements du ministère.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui a reçu mercredi huit syndicats de la fonction publique hospitalière, leur avait notamment indiqué qu'une prime permettrait de «compenser la perte de différentiel indiciaire», en maintenant l'écart de revenus.
Les dizaines d'infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (IADE) présents à l'AG ont fait état de taux de grévistes élevés, parfois jusqu'à 100% dans certains hôpitaux, en région parisienne ou en province, mais avec des risques d'essoufflement du mouvement.
Trois grévistes devant la justice
«Nous sommes 18 grévistes sur 20, assignés à 50% mais les trois quarts des salles d'opération tournent et certains médecins anesthésistes se passent de nous», témoignait une représentante des Iade de l'Hôtel Dieu à Paris. «Beaucoup de gens sont fatigués, épuisés, un certain nombre de nos collègues craquent», ajoutait-elle, faisant état de plusieurs arrêts maladie.
Les infirmiers-anesthésistes ont réalisé plusieurs actions spectaculaires comme le blocage de la gare Montparnasse à Paris pendant plusieurs heures en mai. La mobilisation nationale de juin dernier s'était soldée par des jets de projectiles sur la façade du ministère de la Santé. Vendredi dernier, au coup d'envoi de la grève, une manifestation de plusieurs centaines d'IADE venus de toute la France avait donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre sur les Champs-Elysées et devant le ministère de la Santé.
Les organisateurs de l'assemblée générale, des délégués CGT et Sud ont appelé les grévistes à soutenir trois de leurs collègues qui vont comparaître en justice fin novembre et début décembre après les heurts de vendredi. A l'issue de la manifestation de vendredi, «il y a eu 15 interpellations, 3 gardes à vue et 45 blessés», a affirmé Bruno Francheschi, délégué
leparisien.fr