Je ne donne que mon avis qui n’est que le mien puisqu’on est dans l’interprétation.
Dans le décret, comment comprenez-vous la phrase suivante: "L'IADE est habilité à appliquer les techniques suivantes: anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où le dispositif a été mis en place par un MAR
Je remarque au passage un changement non dénué de sens sur le plan juridique de notre décret de compétence.
Avant nous étions habilité à participer, aujourd’hui nous sommes toujours habilité mais
A APPLIQUER DES TECHNIQUES.
Sur le plan sémantique cela veut bien dire que nous pouvons appliquer la technique d’une anesthésie loco régionale avec ou sans dispositif de réinjections dans les règles de l’art.
Pourquoi avec ou sans ? je m’explique la précision viens du fait que seul les IADE sont autorisés à réinjecter dans un dispositif lorsque l’ objectif est une anesthésie, alors que les IDE sont autorisés à réinjecter dans un dispositif dans un objectif de l’analgésie : article 4311-9 « ° Injections de médicaments à des fins analgésiques dans des cathéters périduraux et intrathécaux ou placés à proximité d'un tronc ou d'un plexus nerveux, mis en place par un médecin et après que celui-ci a effectué la première injection »
On parle de dispositif mis en place par le médecin, pouvons nous en déduire que seul le médecin a le droit de le poser ?
L’IADE, lorsqu’il procède à l’induction d’un AG exécute une prescription d’un acte médicale délégué, on peut s’autoriser à l’interpréter qu’on est dans la même configuration pour les ALR.
MAIS !
Les recommandations de la SFAR et du conseil de l’ordre nous précisent que les ALR sont comme la sortie de la salle de réveil des actes non déléguables aux IADE.
Les techniques des ALR dans son apprentissage pratique ne sont pas ou plus enseignées dans le cursus de formation IADE.
Les juges se retourneront vers les experts de la SFAR pour avoir un avis sur l’interprétation du décret de compétence et là !!!
Il est évident que les MAR ( décideurs ) ne souhaitent pas que les IADE augmentent leurs capacités techniques, d’autre part la Sécu voulait réduire le K anesthésique lorsque l’acte est réalisé par un IADE ( aujourd’hui le k est majoré lorsque le médecin est présent du début jusqu'à la fin de l’intervention et applique le tarif normal lorsque c’est un IADE qui est dans la salle ), ce qui est une connerie puisque le médecin garde l’entière responsabilité de l’acte dans sa période prés /per et post op et que l’IADE travaille sous sa responsabilité direct.
Le jour ou la démographie des MAR sera en dessous du seuil de fonctionnement, les politiques n’auront pas besoin de changer notre décret de compétence ( c’est la justification du SNIA dans le cadre du rapport Berlan pour ne pas vouloir changer ce fameux décret ) il suffira que les décideurs ( tjs les même) changent leurs discours et qu’ils rajoutent une ligne dans le cadre de la formation pour pouvoir sur les terrains de stage recommencer l’apprentissage de certains gestes d’ALR.
J’ai réalisé de très nombreuses rachi, bloc tronculaires et blocs axillaires pendant 15 ans ( jamais de complication ) mais aujourd’hui je ne prends plus le risque de me voir amener devant les tribunaux avec des médecins qui vont m’enfoncer devant un juge et risquer ma carrière.
Le risque est trop grand.
Maintenant je suis une tête de con ( c’est probablement l’age ) puisque je suis trop con pour exécuter un geste parfaitement maîtrisé que sont certaines ALR ( je dois avoir deux neurones et deux mains gauches, encore les effets de l’age)) je ne procède pas non plus d’ALRIV ni de sortie de salle de réveil à 3 heures du matin (faut pas déconner ).
Demain si on nous autorise (encore les décideurs) je reprendrai volontiers cette activité.
Amicalement
Bruno Huet