Les puericultrices passent en pratiques avancées ?

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Maxime
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Les puericultrices passent en pratiques avancées ?

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D'ici 2027, les infirmiers puériculteurs disposeront d'une mention de pratique avancée en santé de l'enfant. Cette mesure est annoncée lors des conclusions des assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant. Une feuille de route 2024-2030 est définie, autour de quatre axes, avec une offre hospitalière renforcée.

Avec plus d'un an de retard sur le calendrier initial, les assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant s'achèvent avec l'annonce, le 24 mai, d'une feuille de route 2024-2030 dont le budget global reste à consolider. Cité dans le dossier de presse, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux souligne "un véritable tournant" dans la politique de santé de l'enfant. Quatre axes structurent la stratégie du Gouvernement, à savoir la prévention, l'amélioration de la prise en charge sanitaire, la préservation de la santé mentale et le développement de la recherche et de l'innovation.

Sur le volet hospitalier, le plan comprend des mesures sur l'offre de soins et sur les ressources humaines. Pour ces dernières, l'intégration de compétences en pratique avancée de santé de l'enfant sera travaillée pour être effective en septembre 2027 au plus tard. "Un groupe de travail associant les représentants de la profession permettra de définir les compétences associées, en partant du socle des infirmières puéricultrices et en l'enrichissant", indique le Gouvernement. Deux années de formation consacrées à la santé de l'enfant seront alors garanties pour cette catégorie professionnelle. Leur répartition sera aussi un des thèmes de travail pour assurer leur juste répartition entre l'hôpital et les autres lieux possibles d'exercice.
Revalorisation des orthophonistes hospitaliers
Côté médecins, une cible de 600 places de formation à la pédiatrie est positionnée pour 2030, soit une hausse de 50% par rapport à la situation actuelle. Ce même objectif est fixé pour les orthophonistes, avec des paliers. Dès 2025, 100 places supplémentaires seront créées dans les instituts de formation. "Les conditions de l'exercice salarié des orthophonistes dans les établissements de santé et les établissements médico-sociaux feront l'objet d'une revalorisation compte tenu des difficultés constatées actuellement pour leur recrutement", poursuit le Gouvernement. L'accès direct et la création d'un statut de maître de stage universitaire dans les cabinets libéraux sont aussi programmés.

Concernant l'offre des établissements, plusieurs secteurs sont visés. Les urgences sont concernées par le déploiement, d'ici 2026, de filières pédiatriques dans les services d'accès aux soins, avec la présence d'infirmiers puériculteurs. Un forfait et deux suppléments de lourdeur ont déjà été intégrés dans ces services. En SMR, la création de la mention pédiatrie devrait répondre aux exigences de qualité. Pour l'HAD, le Gouvernement ambitionne une prise en charge de 10 000 enfants de moins de 3 ans et de 4 000 enfants âgés de 4 à 17 ans d'ici 2027. "Les établissements de santé seront mobilisés pour renforcer les orientations vers les structures d'HAD pédiatrique pour contribuer à son développement", précise-t-il. En médecine et en chirurgie, un groupe de travail sera lancé pour identifier des prises en charge très spécialisées de haute technicité.
4% de capacitaire supplémentaire en soins critiques
Le financement de la pédiatrie a l'hôpital sera revalorisé dans le cadre de la réforme de la tarification à venir lors des prochaines années. En 2024, les tarifs sont déjà en hausse de 5,8% pour le public et l'associatif et de 2,66% pour le privé commercial. La révision de ces tarifs fera partie des pistes de réflexion pour valoriser la complexité des soins aux enfants "et permettre aux organisations hospitalières de renforcer la présence des professionnels auprès des enfants et des familles". Enfin, pour la réanimation néonatale, dont les services étaient saturés à l'automne 2022 au moment de l'annonce des assises, le Gouvernement promet un taux d'équipement cible d'un lit pour 1 000 naissances — soit une hausse de 4% du capacitaire en 2027. Les conditions techniques de fonctionnement de ces soins critiques spécialisés seront aussi révisées pour tenir compte du déclin d'attractivité et des indicateurs perfectibles de mortalité. "L'objectif "zéro séparation" entre les parents et l'enfant hospitalisé guidera les travaux", avance le Gouvernement. Le déploiement d'équipes mobiles de néonatologie est envisagé, en fonction des résultats de l'expérimentation en cours.

La pression sur les services de réanimation devrait être allégée par le volet prévention de la feuille de route puisqu'il prévoit une généralisation de l'usage du nirsevimab, un traitement préventif de la bronchiolite. Cet axe prévoit aussi la création d'un label national de maternité écoresponsable, l'élargissement du dépistage néonatal et la poursuite de la démarche des 1 000 premiers jours. L'axe sur la recherche et l'innovation comprend notamment la mise en place d'une cohorte pédiatrique prénatale sur les déterminants environnementaux du cancer et le lancement d'un institut hospitalo-universitaire sur le neurodéveloppement.

Enfin, sur la santé mentale, la stratégie comprend la promotion des centres médico-psychologiques pour les enfants et adolescents ou infanto-juvéniles et le renforcement des maisons des adolescents. Elles seront positionnées comme ressource d'expertise dans les territoires. Pour la pédopsychiatrie, la rareté des ressources impose une nouvelle structuration de l'offre en ambulatoire et en hospitalisation, avec des parcours gradués. Les pouvoirs publics entendent planifier les ressources humaines nécessaires en projetant les besoins de prise en charge à dix ans et la démographie des métiers.
Jérôme Robillard
Source : Hospimédia
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