L'hypotension

Questions techniques, théoriques, le biomédical...

Modérateur : Marc

Yves Benisty
Messages : 2375
Enregistré le : 27 mars 2004, 16:39
Localisation : ici

Re: L'hypotension

Message : # 86516Message non lu Yves Benisty »

IADEproject95 a écrit :[...] Si on reprend la formule, PA= QC x RVS, on comprendra que l'hypotension artérielle dans l'état de choc septique est du d'une part à la baisse du débit cardiaque, par baisse de la volémie donc baisse du retour veineux donc baisse de la précharge, et d'une autre part par la baisse des résistances vasculaires systémique. Ainsi, le traitement logique uniquement pour rétablir une pression artérielle adaptée est le remplissage vasculaire et l'introduction de noradrénaline pour augmenter les RVS. Selon mon raisonnement, si le médecin introduit de la noradrénaline sans une volémie adapté, on fonce dans le mur, non ?
Bonjour,

Réponse rapide, mais vous trouverez de la littérature sur le sujet en fouillant... En premier lieu, le choc septique, c'est le pire à comprendre. Les mécanismes que vous décrivez existent, mais se surajoutent à une toxicité directe des médiateurs (tumor necrosis factor, cytokines…) sur la contractilité cardiaque. Et surtout à une intoxication cellulaire empêchant les mitochondries d'utiliser l'oxygène.

En fait, on a longtemps cru qu'il fallait absolument remplir les patients en choc septique avant d'introduire la noradrénaline. Ce dogme est remis en question depuis peu (quelques années). En premier lieu, on se demande où va le liquide de remplissage que l'on perfuse. S'il ne reste pas dans le secteur vasculaire, il va rarement arranger les choses. En deuxième lieu, à la question « y a-t-il hypovolémie ? », on a rajouté une deuxième question « est-ce que le débit et la pression de perfusion des organes va s'améliorer si on le remplit ? ». Et il semblerait que pour un certain nombre de patients, le remplissage ne soit pas nécessaire, voire soit délétère.

Au passage, quel test simple peut-on faire au lit du patient pour savoir si on a une chance de faire monter la pression artérielle en faisant un remplissage ?
IADEproject95 a écrit :Bref, ma vraie question, est celle de savoir pourquoi dans ces cas concret, en choc hémorragique et septique, le patient est toujours dyspnéique et a une saturation en oxygène dans les chaussettes ?
Ça n'est pas toujours le cas. Et on ne peut pas mettre dans le même panier le choc septique et le choc hémorragique.
Avatar du membre
Bruno huet
Messages : 945
Enregistré le : 27 janv. 2004, 00:27

Re: L'hypotension

Message : # 86529Message non lu Bruno huet »

On peut aussi parler que la PA est égal

PA = FC X VES X R
Cela permet parfois de comprendre d'ou vient le problème d'une hypotension
Ponponette
Messages : 15
Enregistré le : 29 avr. 2019, 17:29
Année de diplôme IADE : 0
Poste occupé actuellement : SSPI

Re: L'hypotension

Message : # 86740Message non lu Ponponette »

Yves Benisty a écrit :Au passage, quel test simple peut-on faire au lit du patient pour savoir si on a une chance de faire monter la pression artérielle en faisant un remplissage ?
surélévation Membres inférieurs pour redistribuer le volume sanguin sur le compartiment central?
Yves Benisty
Messages : 2375
Enregistré le : 27 mars 2004, 16:39
Localisation : ici

Re: L'hypotension

Message : # 86741Message non lu Yves Benisty »

Yves Benisty a écrit :Au passage, quel test simple peut-on faire au lit du patient pour savoir si on a une chance de faire monter la pression artérielle en faisant un remplissage ?
Ponponette a écrit :surélévation Membres inférieurs pour redistribuer le volume sanguin sur le compartiment central?
Voilà. Si on améliore le patient avec un test de lever de jambes, il est probable qu'il faille le remplir. On est passé d'une stratégie « remplir de 20 mL/kg et on voit » à « est-ce que le remplissage va apporter quelque chose ? ». Et quand la réponse à la question précédente est oui, on peut titrer le remplissage : 10 mL/kg, et on refait un test de lever de jambes.
Bref, ma vraie question, est celle de savoir pourquoi dans ces cas concret, en choc hémorragique et septique, le patient est toujours dyspnéique et a une saturation en oxygène dans les chaussettes ?
J'ai déjà répondu que ça n'était pas toujours le cas. Je peux ajouter des éléments de réponse :

-on peut être dyspnéique et ne pas avoir une SpO2 abaissée ;
-on peut avoir une saturation abaissée et ne pas être dyspnéique.

Pour l'avoir vu quelques fois, il y a une situation où une spoliation sanguine entraine une dyspnée, c'est chez les patients insuffisants respiratoires. L'augmentation de la ventilation est un réflexe normal en cas de spoliation sanguine. Si ça se produit chez un patient insuffisant respiratoire qui ne peut pas, en temps normal, augmenter sa ventilation, il va se plaindre de difficultés à respirer. La dyspnée peut même être au premier plan, être le motif principal de plainte.

Autre exemple, le nouveau-né. Il n'est pas insuffisant respiratoire, mais c'est tout comme. En particulier dans les premières heures de vie, le nouveau-né est capable de ventiler spontanément (c'est un truc nouveau pour lui), à condition qu'il n'y ait pas de problème. Ajoutez-lui une infection, un manque de surfactant, un retard de résorption, un abdomen ballonné, et il est en détresse respiratoire. Eh bien, en cas de spoliation sanguine (par exemple, traumatisme obstétrical avec un saignement bien caché, sous-galéal), il va tenter d'augmenter sa ventilation. Et comme il est déjà à la limite, il présentera des signes de lutte et une tachypnée qui peuvent être tellement visibles qu'ils détournent le diagnostic.
Répondre