Ha ces urgentistes !
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Ha ces urgentistes !
Début d'année un collégue est appelé aux urgences pour intuber un patient car les urgentistes n'y arrivent pas !
Il a une plaie abdminale par arme blanche,il est agité et s'est deja recu 4 amp de LOXAPAC ,
il part donc avec le MAR aux urgences et là à leurs arrivées :
Urgentiste : " c est bon on a réussi à l'intuber , par contre pour le bloc ca risque d'etre difficile pour vous !"
IADE + MAR : " pourquoi ?"
Urgentiste : " BAH il est pas à jeun !!!!!"
Il a une plaie abdminale par arme blanche,il est agité et s'est deja recu 4 amp de LOXAPAC ,
il part donc avec le MAR aux urgences et là à leurs arrivées :
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Re: Ha ces urgentistes !
Une petite pour la route
De passage aux urgences un iade voit un monsieur en dechoc, pluto fort, qui visiblement lutte autant qu il peut ( et il peut... ) contre le tube
question (entre autres ) a l infirmière mais il est curarisé ou pas ton patient ? oui oui il a eu du diprivan !!!!
étonnant non ?
Peut etre qu a très forte dose grâce aux effets myorelaxant ?
De passage aux urgences un iade voit un monsieur en dechoc, pluto fort, qui visiblement lutte autant qu il peut ( et il peut... ) contre le tube
question (entre autres ) a l infirmière mais il est curarisé ou pas ton patient ? oui oui il a eu du diprivan !!!!
étonnant non ?
Peut etre qu a très forte dose grâce aux effets myorelaxant ?
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Re: Ha ces urgentistes !
En dehors du problème de la compréhension des effets des médicaments, devant un patient qui lutte contre un respirateur, le curare n'est pas la première chose à laquelle je pense.ATTILA54 a écrit :[...] visiblement lutte autant qu il peut ( et il peut... ) contre le tube
question (entre autres ) a l infirmière mais il est curarisé ou pas ton patient ? oui oui il a eu du diprivan !!!!
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Re: Ha ces urgentistes !
Quand j ai écrit cela je savais bien que ce genre de remarque m attendait alors je me suis dit attendons je vais surement apprendre encore quelques rudiments de l anesthésie, a mon âge pourquoi pas je sais que j apprendrais jusque au dernier jour de ma carrière et cela fort heureusement.
Sauf que je suppose que lorsque l on entube qq un il est suppose que la personne responsable de la sédation a déjà tout mis en oeuvre des drogues urgentistiques que sont l hypnovel et le suf ( aux bonnes doses )alors je me suis dis si les constantes et la clinique indiquent que le patient dort ( ou pas ) ... peut être que vu l énorme surpoid du patient un peu de curare pour l adapter au respirateur le temps de l imprégnation ... mais bon je dis ça ... certains vont me dire surement pas ( allergie aux curares .... ) d autres vont me dire mais la pic ... elle devait être bien .... et d autres encore ....
en fait c etait juste pour dire a quel point la formation de nos futurs collègues ipa "d anesthésie d urgence "va être nécessaire et incontournable .
j accepte bien entendu toutes remarques .
Sauf que je suppose que lorsque l on entube qq un il est suppose que la personne responsable de la sédation a déjà tout mis en oeuvre des drogues urgentistiques que sont l hypnovel et le suf ( aux bonnes doses )alors je me suis dis si les constantes et la clinique indiquent que le patient dort ( ou pas ) ... peut être que vu l énorme surpoid du patient un peu de curare pour l adapter au respirateur le temps de l imprégnation ... mais bon je dis ça ... certains vont me dire surement pas ( allergie aux curares .... ) d autres vont me dire mais la pic ... elle devait être bien .... et d autres encore ....
en fait c etait juste pour dire a quel point la formation de nos futurs collègues ipa "d anesthésie d urgence "va être nécessaire et incontournable .
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Re: Ha ces urgentistes !
Le curare est le dernier produit que j'utiliserais dans ce genre de situation.
On va procéder de façon logique : si le patient n'est pas heureux, la première chose à vérifier est qu'on n'est pas en train de lui faire du mal. Et la deuxième question à se poser est « est-ce qu'il a mal ? ».
En premier lieu se poser les questions simples, est-ce que la sonde est perméable (passer une sonde d'aspi), est-ce qu'elle est au bon endroit (une intubation sélective ou une sonde sur la carène...), est-ce que le respirateur fonctionne et est correctement réglé (mode, seuil de déclenchement) ? Ça n'est pas moi qui l'ai inventé, mais j'ai pu le vérifier un certain nombre de fois.
En deuxième lieu, est-ce qu'il reçoit la bonne dose d'analgésie ? Les morphiniques sont très dépresseurs respiratoires (et donc facilitent l'adaptation au respirateur) et peu dépresseur circulatoires (si la vitesse d'injection est raisonnable).
En prime, on peut utiliser une benzo et/ou un peu de lait de coco (ou de sperme de phacochère). Et dans des indications particulières, à condition d'être sûr que la conscience est abolie, utiliser un curare.
Posez-vous la question, « si c'est moi le patient, qu'est-ce que je souhaite ? ».
On va procéder de façon logique : si le patient n'est pas heureux, la première chose à vérifier est qu'on n'est pas en train de lui faire du mal. Et la deuxième question à se poser est « est-ce qu'il a mal ? ».
En premier lieu se poser les questions simples, est-ce que la sonde est perméable (passer une sonde d'aspi), est-ce qu'elle est au bon endroit (une intubation sélective ou une sonde sur la carène...), est-ce que le respirateur fonctionne et est correctement réglé (mode, seuil de déclenchement) ? Ça n'est pas moi qui l'ai inventé, mais j'ai pu le vérifier un certain nombre de fois.
En deuxième lieu, est-ce qu'il reçoit la bonne dose d'analgésie ? Les morphiniques sont très dépresseurs respiratoires (et donc facilitent l'adaptation au respirateur) et peu dépresseur circulatoires (si la vitesse d'injection est raisonnable).
En prime, on peut utiliser une benzo et/ou un peu de lait de coco (ou de sperme de phacochère). Et dans des indications particulières, à condition d'être sûr que la conscience est abolie, utiliser un curare.
Posez-vous la question, « si c'est moi le patient, qu'est-ce que je souhaite ? ».
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Re: Ha ces urgentistes !
Puisqu'on en est à raconter des histoires de chasse sur les urgentistes, je vous en propose une.
Une patiente d'une cinquantaine d'années est amenée aux urgences pour une intoxication médicamenteuse volontaire. Après quelques épisodes pas très logiques (utilisation d'antagonistes avant de se poser la question de la poly-intoxication), elle est intubée et sédatée, et nous (notre smur) sommes appelés pour la transférer en réanimation.
En premier lieu, je voudrais insister sur le fait qu'un patient en attente de transfert est en danger de mort : le médecin des urgences considère qu'il a fait son boulot en lui trouvant une place en réa et en contactant le samu pour assurer le transfert. L'équipe des urgences dans son ensemble se désintéresse du patient.
À notre arrivée, la patiente végète sur un brancard, intubée et ventilée, avec un nuage de lait (5 mL/h de propofol). Elle a deux bonnes voies veineuses. Le bilan ionique ayant montré une hypokaliémie, une des deux poches de soluté contient 3 g de KCl (sans pompe à perfusion ni régulateur de débit). Sa PAS est autour de 100 mmHg. Autrement exprimé, elle ne « dort » que d'un œil, et ça peut convenir à condition qu'on ne la stimule pas.
La première action du médecin des urgences est, devant la PAS basse, de demander qu'on la remplisse, ce qui conduit à l'ouverture en grand des deux perfusions, dont celle qui contient 3 g de KCl. Assez rapidement, à la suite de la stimulation (ne serait-ce que mettre un brassard à tension), la patient s'agite, lutte, ouvre les yeux, bouge... Le médecin du smur me dit « oh la la mais qu'est-ce que tu lui as fait (normal, ça ne peut être que de ma faute) ? Mais c'est pas possible, curarise-là ! ». Je lui réponds que non, je ne vais pas la curariser puisqu'elle est consciente, mais que je vais me débrouiller pour que ça aille mieux. Effectivement, après quelques incantations (et un discret bolus...), ça se passe mieux, elle est sur notre brancard, et en route pour le service de réanimation destinataire.
À l'arrivée, le médecin du smur fait ses transmissions au réanimateur qui accueille la patiente « elle dormait tranquillement sur son brancard, je ne sais pas ce que lui a fait mon iade (notez la forme personnelle, « mon iade ») mais elle s'est mise à sauter dans tous les sens. J'ai bien pensé à la curariser mais je me suis dit que c'était pas sympa parce qu'elle était consciente ».
Une patiente d'une cinquantaine d'années est amenée aux urgences pour une intoxication médicamenteuse volontaire. Après quelques épisodes pas très logiques (utilisation d'antagonistes avant de se poser la question de la poly-intoxication), elle est intubée et sédatée, et nous (notre smur) sommes appelés pour la transférer en réanimation.
En premier lieu, je voudrais insister sur le fait qu'un patient en attente de transfert est en danger de mort : le médecin des urgences considère qu'il a fait son boulot en lui trouvant une place en réa et en contactant le samu pour assurer le transfert. L'équipe des urgences dans son ensemble se désintéresse du patient.
À notre arrivée, la patiente végète sur un brancard, intubée et ventilée, avec un nuage de lait (5 mL/h de propofol). Elle a deux bonnes voies veineuses. Le bilan ionique ayant montré une hypokaliémie, une des deux poches de soluté contient 3 g de KCl (sans pompe à perfusion ni régulateur de débit). Sa PAS est autour de 100 mmHg. Autrement exprimé, elle ne « dort » que d'un œil, et ça peut convenir à condition qu'on ne la stimule pas.
La première action du médecin des urgences est, devant la PAS basse, de demander qu'on la remplisse, ce qui conduit à l'ouverture en grand des deux perfusions, dont celle qui contient 3 g de KCl. Assez rapidement, à la suite de la stimulation (ne serait-ce que mettre un brassard à tension), la patient s'agite, lutte, ouvre les yeux, bouge... Le médecin du smur me dit « oh la la mais qu'est-ce que tu lui as fait (normal, ça ne peut être que de ma faute) ? Mais c'est pas possible, curarise-là ! ». Je lui réponds que non, je ne vais pas la curariser puisqu'elle est consciente, mais que je vais me débrouiller pour que ça aille mieux. Effectivement, après quelques incantations (et un discret bolus...), ça se passe mieux, elle est sur notre brancard, et en route pour le service de réanimation destinataire.
À l'arrivée, le médecin du smur fait ses transmissions au réanimateur qui accueille la patiente « elle dormait tranquillement sur son brancard, je ne sais pas ce que lui a fait mon iade (notez la forme personnelle, « mon iade ») mais elle s'est mise à sauter dans tous les sens. J'ai bien pensé à la curariser mais je me suis dit que c'était pas sympa parce qu'elle était consciente ».
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Re: Ha ces urgentistes !
Je vais dorénavant me poser les bonnes questions
Merci.
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Re: Ha ces urgentistes !
euh je crois que " entuber" n'est pas le terme exact..........ATTILA54 a écrit :Quand j ai écrit cela je savais bien que ce genre de remarque m attendait alors je me suis dit attendons je vais surement apprendre encore quelques rudiments de l anesthésie, a mon âge pourquoi pas je sais que j apprendrais jusque au dernier jour de ma carrière et cela fort heureusement.
Sauf que je suppose que lorsque l on entube qq un il est suppose que la personne responsable de la sédation a déjà tout mis en oeuvre des drogues urgentistiques que sont l hypnovel et le suf ( aux bonnes doses )alors je me suis dis si les constantes et la
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Re: Ha ces urgentistes !
Effectivement ce n est pas le bon terme, sûrement pas le bon doigt non plus pour taper la bonne lettre. ...
Plus sérieusement qui vient le 22 ?
Zut c est pas le bon post pour poser cette question ! ?
Y a une faute ?!
Plus sérieusement qui vient le 22 ?
Zut c est pas le bon post pour poser cette question ! ?
Y a une faute ?!
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Re: Ha ces urgentistes !
Normalement les perles font au minimum sourire, mais celle-ci non.À l'arrivée, le médecin du smur fait ses transmissions au réanimateur qui accueille la patiente « elle dormait tranquillement sur son brancard, je ne sais pas ce que lui a fait mon iade (notez la forme personnelle, « mon iade ») mais elle s'est mise à sauter dans tous les sens. J'ai bien pensé à la curariser mais je me suis dit que c'était pas sympa parce qu'elle était consciente ».
J'en ai un qui a voulu diminuer la Fi02 d'un BPCO intubé (et correctement anesthésié) pour stimuler sa ventilation...
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Re: Ha ces urgentistes !
Et combien d'urgentiste qui reviennent au bloc pour se "perfectionner" et qui en fait au bout de nombreuses années aux urgences ne savent pas intuber ou ont complètement oublié les bonnes pratiques...
Bon au moins ils viennent donc on suppose que cela est du à leur propre réflexion sur leurs pratiques (du moins on espère)
Mais qui les forment ??? C'est bibi... ben oui plus besoin d'IADE en pré-hospitalier mais pour montrer la gestuelle et les bonnes pratiques, on sait nous trouver !!!!
Bon au moins ils viennent donc on suppose que cela est du à leur propre réflexion sur leurs pratiques (du moins on espère)
Mais qui les forment ??? C'est bibi... ben oui plus besoin d'IADE en pré-hospitalier mais pour montrer la gestuelle et les bonnes pratiques, on sait nous trouver !!!!
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Re: Ha ces urgentistes !
Dans mon département, par soucis d'économie, on a pour projet de remplacer les IADE SMUR par des IDE des SAU. Je pense avoir des sueurs froides bientôt en voyant débarqué le SMUR s'il prenne toujours les même intérimaires... Il y'a peu sur un AVP forte cinétique (1 DCD sur le coup, 1 UA) médecin interimaire incapable de prendre la moindre décisions ni gestes techniques. Heureusement l'IADE SMUR avait de la bouteille et à su gérer le patient en attendant une deuxième équipe SMUR avec un médecin plus compétent...
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Re: Ha ces urgentistes !
Avez-vous déjà vu un anesthésiste oxygéner son patient avant une AG ? Quoi de plus normal. Sauf qu'il a oublié d'allumer son respirateur... Sinon la journée s'est bien passé.
- Bansky
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Re: Ha ces urgentistes !
Allez, une petite histoire de chasse d'il y a 2 mois :
On fait une crush, l'étudiant infirmier anesthésiste à la tête. Installation, pré O2, tout bien. Le MAR l'endort : étomidate - célocurine. Et là... L'EIA attend les fasciculations avant de s'exposer. Et le MAR : "bah qu'est-ce que t'attends ? ventile-le il est en apnée !".
Engagez-vous qu'ils disaient !
Je ne sais toujours pas s'il faut rire ou pleurer d'entendre des choses comme ça en 2019...
On fait une crush, l'étudiant infirmier anesthésiste à la tête. Installation, pré O2, tout bien. Le MAR l'endort : étomidate - célocurine. Et là... L'EIA attend les fasciculations avant de s'exposer. Et le MAR : "bah qu'est-ce que t'attends ? ventile-le il est en apnée !".
Engagez-vous qu'ils disaient !
Je ne sais toujours pas s'il faut rire ou pleurer d'entendre des choses comme ça en 2019...